L'opération suscite la convoitise des uns et la colère des autres. L'aide aux familles démunies suscite moult convoitises à Oran. C'est ce qui ressort des propos de plusieurs présidents d'associations qui n'ont pas manqué de relever que le couffin de Ramadan est devenu un appât pour certains et un moyen d'enrichissement illicite et rapide pour d'autres. La wilaya et bon nombre d'APC ont dégagé des subventions conséquentes pour assister les démunis durant ce mois sacré. La direction des affaires sociales a entamé depuis des mois un travail de recensement censé servir de base de travail aux actions de solidarité. Mais cela n'a pas permis de dresser des listes exhaustives. Il s'est trouvé des intrus qui agissent en grain de sable pour gripper la machine. Il y a quelques jours, la commune de Bir El Djir s'est réveillée avec un vent de protestation sourde qui emplissait les airs. Des citoyens, appuyés par des représentants d'associations ont observé un sit-in devant le siège de l'Apc pour dénoncer le clientélisme observé dans la distribution des aides accordées par l'Etat aux démunis. L'indemnité de scolarité de 2000 DA ainsi que le couffin de Ramadan profiteraient à des individus nullement dans le besoin. Les protestataires n'ont pas manqué de signaler la présence dans les listes des aides sociales d'individus ayant des revenus supérieurs au Snmg. Ils ont également dénoncé la gestion du volet de l'aide sociale par le président de la commission de l'APC, un élu El Islah. La commune de Bir El Djir qui connaît des remous depuis la condamnation du maire à une peine d'emprisonnement avec sursis, dans une affaire de trafic et de falsification de listes de candidatures, à l'occasion des dernières élections locales, et son inculpation pour trafic d'influence et dilapidation de deniers publics dans une autre affaire, pourrait vivre des moments difficiles puisque les citoyens menacent d'organiser une marche vers le siège de la daïra si aucune solution n'est apportée au problème des aides sociales. La commune d'Arzew a réservé 3,5 millions de dinars pour le couffin de Ramadan, celle d'Es-Sénia 1,6 million de dinars. La commune d'Oran a voté une subvention de 10 millions de dinars pour ce mois sacré, un budget qui s'ajoute aux 16 millions promis par la wilaya. Ces chiffres s'ajoutent à ceux d'autres APC de la capitale de l'Ouest qui ont voté des subventions puisées de leurs fonds propres. Ces aides sont complétées par celles des bienfaiteurs et de certaines associations et organisations comme le CRA qui a réduit pour cette année sa participation à une simple opération de distribution de repas chauds en raison des problèmes liés à la trésorerie. Echaudés par la dérobade de la direction des affaires sociales au cours de l'exercice écoulé, les responsables du comité local du Croissant-Rouge algérien ont préféré compter sur leurs propres ressources disponibles et sur certains dons plutôt que de traîner des factures impayées comme celles qui demeurent en souffrance depuis l'année écoulée. Mais dans tout cela, il existe des associations qui accourent pour ce genre d'occasions pour profiter d'un argent frais qui viendra gonfler leur trésorerie, au détriment des pauvres qui continuent, chaque Ramadan que Dieu fait, de souffrir justement de ces dysfonctionnements de l'administration locale.