Une telle intervention est de nature à montrer l'intérêt de l'Etat pour assurer un climat d'affaires sain. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information, Boudjemaâ Haïchour, vient de mettre fin au conflit opposant Algérie Télécom à Djezzy en tranchant dans le vif du sujet. Après un silence radio qui laissait croire que la sphère politique se désintéressait des affaires économiques de la nation, les précisions de Boudjemaâ Haïchour sont une preuve tangible du contraire et que l'Etat accorde un intérêt particulier à l'économie et au développement national. Aussi, c'est en sa qualité de premier responsable du secteur que le ministre de la Poste et des Technologies de l'Information et de la Communication est intervenu pour assainir la situation du climat des affaires en Algérie. Dans ce litige qui ne travaille nullement pour l'intérêt de l'économie nationale, le représentant du gouvernement a opté pour la voie de la légalité et de la transparence en ne privilégiant ni le secteur privé ni le secteur étatique. L'Etat, représenté ici par l'Artp mais aussi par la tutelle, en l'occurrence le ministère de la Poste et des Technologies de l'information, s'est juste contenté de faire respecter les règles du marché. Aussi, avec une telle intervention et mise au point, l'Etat a gagné davantage en crédibilité en s'en tenant à la stricte application de la loi et de ce que prévoient les règles en matière de litige commercial. Par ailleurs, les déclarations de Boudjemaâ Haïchour ne font que souligner la fonction de régulateur et de contrôle de l'Etat, elle-même définie et balisée par les lois et les textes d'application. De ce fait, les pouvoirs publics n'ont fait que renforcer leur autorité morale. Ce qui est en soi une assurance pour les potentiels investisseurs étrangers qui hésitent encore à s'installer en Algérie. En effet, le ministère en désapprouvant l'Arpt, au détriment de l'opérateur étatique, a voulu donner un autre signe concret que les pouvoirs politiques du pays ne sont pas prêts à badiner avec les règles de la concurrence. «L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications est une autorité qui a pour mission de veiller à la stricte application des textes législatifs et réglementaires sans partialité aucune, au seul bénéfice du droit», souligne Boudjemaâ Haïchour. Sur ce chapitre, le ministre a été clair en rappelant que la réforme du secteur s'articule autour de la refonte du cadre législatif et réglementaire du secteur, pour asseoir ces réformes sur des bases solides et transparentes, d'une part, et de la libéralisation des marchés des télécommunications et de la poste, leur ouverture à une concurrence croissante et la promotion de la participation et de l'investissement privé dans ces secteurs, d'autre part. Aussi, Boudjemaâ Haïchour a tenu à préciser que «l'efficacité de l'action de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications dans la régulation du marché constitue un encouragement pour les investisseurs étrangers». C'est à travers une telle intervention que les opérateurs étrangers auront une idée, la plus précise possible, des intentions réelles des pouvoirs publics. Un silence prolongé aurait été perçu ou expliqué comme un désintérêt par la sphère politique des affaires économiques de la nation ou un penchant pour un secteur au détriment d'un privé qui a investi plus de 2 milliards de dollars ayant généré 2300 emplois directs.