A l'occasion de la sortie de la nouba rasd, la chanteuse animera une conférence suivie d'un minirécital au grand bonheur de ses fans... Infatigable l'interprète de la musique andalouse vient de sortir chez Soli Music, une deuxième nouba de la 2e série de 12 modes. Il s'agit de nouba rasd. Celle-ci, fait nouveau, possède un inkilab, or généralement le inkilab n'est pas classé dans la nouba. «Il faut aussi interpréter les inkilabate en première partie d'une nouba parce que si on ne les interprète pas ils vont eux aussi petit à petit disparaître. Donc c'est bien de les enregistrer en précisant qu'ils ne font pas partie tout de même de la nouba. D'ailleurs, un jour j'enregistrerai une série de inkilabate, des différents modes sur un même CD. En attendant, je prends un inkilab qui se rapproche du mode, quand il n'existe pas. Or, dans la nouba rasd, le inkilab n'existe pas, j'ai donc pris celui de la nouba raml maya», souligne Beihdja Rahal. Pour revenir à la nouba rasd, celle-ci est composée ainsi d'un m'seder rasd intitulé: Y-Badr el Boudour. Un morceau très peu interprété que Beihdja Rahal a reçu de la main de Kheznadji. «Je savais qu'il était le seul à le détenir. Il l'avait donné à un moment donné à une association à Mostaganem. Je lui ai demandé de lechanter puis de l'enregistrer et il a accepté. J'ai gardé sa voix pour m'assurer de l'authenticité du morceau.» Autre morceau «rare» retrouvé par Beihdja Rahal, le 2e derdj figurant dans la nouba, «rimoun nadaratni». «On va dire que c'est une nouba moins riche que les autres mais on a essayé de ressortir des morceaux inédits ou peu interprétés pour enrichir cette nouba». Un autre inédit figure sur l'album, c'est le insraf el fedjr ked lah. Le premier sur les 3. «Il faut vraiment aller gratter, chercher par-ci par-là, sans arrêt.» Des morceaux que le rossignol n'hésitera pas à interpréter sans oublier le reste (darj, khlas...) ce soir à la Bibliothèque nationale d'El Hamma, où elle animera une conférence pour les profanes et les amoureux de cette musique classique algérienne afin de la vulgariser. Suivra un miniconcert puis une séance de vente-dédicace. Beihdja Rahal sera accompagnée au concert d'un musicien, Amine Beloumi au aôud et elle à la kointra. Après cela, elle entamera une série de concerts à l'étranger dont on peut citer les dates, le 6 décembre à Strasbourg, le 22 janvier à Gent en Belgique, le 2 février à l'université de Toulouse, le Mirail, le 23 mars pour une conférence sur la musique andalouse et le lendemain à l'Institut du monde arabe qui éditera les deux noubas, m'djenba et la nouba mezmoum déjà sorties en Algérie. Ceci en plus des cours qu'elle prodigue aux enfants, au Centre culturel algérien. Cette année, elle créa une chorale polyphonique pour adultes qui se veut plus une distraction, un loisir, qu'une formation proprement dite. Mais les gens d'Alger pourront toujours se délecter de cette musique lors d'un «cours» que Beihdja se fera le plaisir de vous donner sans débourser un centime, nonobstant l'acquisition de cet album édité grâce à l'Onda, sur la pochette duquel se trouve l'effigie de Beihdja Rahal, dans une pure tenue traditionnelle algéroise.