Les manifestations réprimées dans le sang, en mai dernier à El Ayoun, constituent l'un des épisodes les plus tragiques. Poursuivant sa fuite en avant, en souscrivant d'une part aux résolutions onusiennes, avant de les fouler aux pieds, le Maroc continue d'entraver le processus de paix au Sahara occidental. Ce qui l' isole de plus en plus sur la scène internationale. Pour preuve: au moment même où le Royaume chérifien est en butte à une fronde sociale, dont le dernier signe en date est les émeutes qui ont éclaté hier dans la région de Sidi Ifni, au sud du Maroc, la communauté internationale demande la libération des détenus sahraouis et l'arrêt de s contre les populations. C'est, en effet, pas moins de dix-huit organisations non gouvernementales (ONG) participant samedi aux travaux de la 57e Session de la sous-commission des droits de l'homme de l'ONU, laquelle se tient du 25 juillet au 12 août à Genève, qui, dans un communiqué conjoint, ont appelé «à la libération des détenus politiques sahraouis des prisons marocaines», a rapporté, hier l'agence de presse sahraouie SPS. Ces ONG appellent notamment à la libération de «plus de 35 militants sahraouis des droits humains» incarcérés par les autorités marocaines à la suite de manifestations «pacifiques organisées depuis le 21 mai dans plusieurs villes occupées et au Maroc pour réclamer le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui», indique SPS. Rappelant que «les forces d'occupation marocaines» ont répondu par une «répression sauvage et brutale contre les manifestants pacifiques sahraouis » et perpétré « de graves violations des droits humains», les dix-huit ONG ont également appelé «à la protection des populations civiles sahraouies, l'ouverture du territoire sahraoui aux médias internationaux et la tenue d'un référendum d'autodétermination pour le peuple sahraoui.» Les signataires ont, par ailleurs exhorté les autorités marocaines à la libération «d'Aminetou Haldar, Ali Salem Tamek, Mohamed El Moutawakil, Brahim Noumriya, Lidri El Hocine, Messaoud Larbi et tous les prisonniers politiques sahraouis», précise l'agence de presse sahraouie. Les ONG signataires de ce communiqué sont: France Libertés (Fondation Danielle Mitterrand), l'Association américaine de juristes, Interfaith International, l'Union nationale de la jeunesse socialiste, la Fédération de la jeunesse mondiale, l'Association internationale contre la torture, l'Organisation mondiale des peuples, le Mouvement international des étudiants pour l'ONU, la Coordination des ONG africaines des droits de l'homme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Marp), Friends of Peoples close to Nature, Commun cause, African South of International comparative law, Oidel, Tamil centre for Human right, l'Association internationale pour les droits des , Asian women's Human right Council et Japanesen worker's commitee for Human right. Il convient de rappeler que ce n'est pas la première fois que des ONG et d'autres organisations internationales condamnent les actions des services de sa majesté contre les populations des territoires occupés et les militants politiques sahraouis. Les manifestations réprimées dans le sang, en mai dernier à El Ayoun, constituent l'un des épisodes les plus tragiques vécus par les habitants des territoires occupés.