La machine de répression a doublé de férocité au moment où la communauté internationale soutient le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination. Les forces marocaines ont sévèrement réprimé, dans la nuit de dimanche à lundi, une manifestation pacifique des habitants sahraouis de Dakhla, faisant, selon un premier bilan, au moins trente trois blessés, a rapporté l'agence sahraouie de presse (SPS). Le ministère sahraoui des Territoires occupés et de la diaspora, a précisé que les manifestants ont organisé un sit-in devant l'hôpital de la ville de Dakhla occupée, afin de rendre visite à quatre jeunes Sahraouis, arrêtés et torturés dimanche soir par la police marocaine. Les quatre jeunes Sahraouis, avaient été arrêtés pour «avoir scandé des slogans appelant à l'autodétermination du peuple sahraoui et distribué des tracts dénonçant les violations marocaines des droits humains au Sahara occidental», à l'occasion d'un festival culturel organisé dans la ville par les autorités marocaines, rappelle la même source. Trois d'entre eux avaient été transportés dans le coma à l'hôpital de la ville, affirme l'agence sahraouie, qui fait état d'une ville de Dakhla littéralement assiégée par les différents corps des forces de répression marocaines. La machine de répression a doublé de férocité au moment où la communauté internationale est unanime à soutenir le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination. En effet, mardi, le congrès des députés (chambre basse du Parlement espagnol) a approuvé deux motions appuyant le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination, à travers un référendum, et une solution au conflit du Sahara occidental qui respecte la légalité internationale. Le premier projet de motion, présenté par le groupe parlementaire Gauche unie-Initiative pour la Catalogne-Verts, a été voté par 304 députés sur les 305 présents à la séance plénière. Le texte qui a reçu le soutien sans exception de tous les groupes parlementaires appelle le gouvernement espagnol à défendre la nécessité d'une solution urgente, juste et définitive au conflit du Sahara occidental, dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies, conforme à la légalité internationale et qui permet de résoudre le drame humanitaire que vit le peuple sahraoui depuis plus de 30 ans. Le congrès a demandé au gouvernement de promouvoir toutes les initiatives politiques contribuant à parvenir à un accord consensuel entre les parties, qui respecte la légalité internationale et le droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination, en accord avec la Charte des Nations unies et les résolutions du Conseil de sécurité. Il a, également, demandé au gouvernement de s'abstenir de promouvoir ou d'appuyer toute mesure qui affaiblit ses possibilités de jouer un rôle équitable dans la recherche d'une solution au conflit. La chambre basse du Parlement espagnol a appelé instamment les autorités marocaines à libérer les prisonniers sahraouis détenus pour l'exercice de leurs droits et libertés fondamentaux et à s'abstenir de toute violation des droits de l'homme dans ce conflit. La motion invite, en outre, l'Exécutif à prendre les mesures nécessaires pour prévenir, en urgence, une crise alimentaire dans les camps de réfugiés sahraouis et à augmenter substantiellement l'aide humanitaire et la coopération technique avec ces camps. Le second projet de motion, présenté à l'initiative du groupe parlementaire mixte et voté à l'unanimité par les députés qui ont assisté à la plénière, appelle le gouvernement d'Espagne à respecter, faciliter et promouvoir l'organisation d'un référendum pour l'exercice du droit à l'autodétermination au Sahara occidental, en conformité avec les résolutions dictées par l'ONU. Le roi d'Espagne, Juan Carlos, en visite à Alger, s'est déclaré, mardi, pour une solution politique «juste et durable» du conflit du Sahara occidental, et plaidé pour un «dialogue entre les parties (concernées) dans le cadre des Nations unies». Le président Bouteflika a appelé, dans un entretien accordé à El Pais, l'Espagne à une responsabilité morale et historique, estimant qu'aucune solution unilatérale ne peut être viable. Faisant allusion au plan proposé par le Royaume chérifien.