Marc Sédille, consul général de France en Algérie «En 2018 on sera globalement sur un volume assez proche de 2017, à quelques dizaines de milliers d'unités près.» Le contrôle accru en matière de délivrance des visas préoccupe fortement certains Algériens. Durant l'année en cours, la situation sera encore «plus difficile» par rapport à l'année précédente. «Aux effets du contrôle renforcé sur la délivrance des visas s'ajoute l'impact de la transition vers VFS Global. Le consul général de France en Algérie, Marc Sédille, pense qu' «on sera globalement sur un volume assez proche de 2017, à quelques dizaines de milliers d'unités près.». A titre de rappel, «en 2017, on avait atteint un pic, avec plus de 410.000 visas délivrés pour l'ensemble de l'Algérie, ce qui place l'Algérie dans le peloton de tête des pays qui sont bénéficiaires de visas Schengen délivrés par la France». De plus, la situation s'est corsée avec le changement de prestataire au printemps dernier: «On a dû arrêter pendant trois semaines de recevoir des dossiers pour pouvoir mener à bien le passage de TLS Contact à VFS Global.» Dans son entretien paru, hier, sur le site électronique TSA, il a affirmé que la nouvelle politique de visas de son pays n'est pas «un levier de pression»: «Je le répète: la politique des visas est un outil visant à mieux contrôler le franchissement des frontières extérieures de l'espace Schengen. Ce n'est pas une politique dirigée contre les Algériens», a-t-il appuyé. «La difficulté aujourd'hui pour beaucoup de ressortissants algériens est de répondre aux exigences fixées par le code Schengen...», a-t-il poursuivi. Le traitement des visas Schengen est encadré par «le code Schengen, un texte commun à 26 Etats européens mis en oeuvre solidairement». La crise migratoire de 2015 est à l'origine du rétrécissement de délivrance de visas. «La réponse à cette crise majeure qui a mis en péril l'espace Schengen a été de revenir aux principes fondateurs de l'accord Schengen qui sont la suppression des contrôles aux frontières intérieures, le renforcement des contrôles aux frontières extérieures, la coopération de police transfrontalière et la coopération judiciaire», a-t-il rappelé. En Algérie, les partenaires Schengen ont établi une liste commune de justificatifs à produire. En fait «(...), tous les dispositifs qui prévoyaient des assouplissements ont été balayés(...), par ce renforcement du contrôle sur la délivrance des visas...», indique-t-on. Dans ce contexte, «très nombreux» sont les ressortissants algériens en situation irrégulière. «L'année passée, plus de 10.000 Algériens ont fait l'objet d'une Oqft (obligation de quitter le territoire français). On sera probablement sur des chiffres plus importants à la fin de l'année...», a-t-il expliqué. Sur un autre plan, il est signalé qu'un quart d'étudiants étrangers en France sont algériens. «Il y a plus de 300.000 étudiants étrangers en France, dont un peu plus de 30.000 Algériens. La communauté estudiantine algérienne est la deuxième derrière les Marocains. L'Algérie est passée devant la Chine.» «En 2017, on a délivré un peu plus de 9000 visas d'études aux Algériens. Cette année, il y en aura moins que l'an passé pour les raisons évoquées tout à l'heure», a-t-on estimé. Les visas d'études sortent du cadre Schengen: «La délivrance des visas étudiant pour la France, c'est une politique nationale menée par la France.(...). Campus France Algérie est l'interlocuteur des étudiants algériens qui veulent aller étudier en France.» La délivrance de visa d'études n'est jamais «automatique». «Aller étudier en France, cela nécessite des ressources financières, (...).Lors de l'examen de la demande de visa, le consulat va s'attarder sur cette question très importante...», est-il indiqué.