Un Conseil des ministres maghrébins est prévu à Alger à la mi-janvier. C'est ce qu'a annoncé, à Rabat, le secrétariat de l'UMA Le secrétariat général de l'Union du Maghreb arabe, UMA, a annoncé, officiellement, depuis son siège de Rabat, la tenue le 17 janvier prochain du Conseil des ministres des Affaires étrangères maghrébins. C'est la première fois, relèvent les observateurs, qu'une telle réunion est annoncée bien à l'avance. Ce qui indique, après le réveil constaté lors de l'année écoulée, des commissions de l'UMA, que la construction de l'unité maghrébine redevient d'actualité. N'en est-il pas temps en effet? C'est en 2001 que les commissions, au nombre de cinq dont chacune siège dans une capitale maghrébine, sont sorties de leur longue hibernation pour reprendre un travail interrompu pour des raisons autant politique que de sensibilité à fleur de peau. Cette reprise d'activité des commissions de l'UMA annonçait, en fait, un retour graduel à la normalité des relations entre les cinq Etats du Grand Maghreb. Normalité, gage propice pour redonner un contenu et une perspective à la construction de l'unité maghrébine. Selon le communiqué du secrétariat de l'UMA, l'un des points importants qu'auront à étudier les ministres des Affaires étrangères maghrébins concernera l'organisation du sommet des chefs d'Etat du Grand Maghreb qui ne s'est plus tenu depuis 1994, pour diverses raisons autant liées aux crises internes dont souffrent les pays maghrébins, qu'au refus du Maroc d'admettre la position de l'Algérie sur la question du Sahara occidental. De fait le gel des activités de l'UMA est de la seule responsabilité du royaume chérifien qui demanda cette suspension par lettre officielle du Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Abdelatif Fillali, au ministre algérien des Affaires étrangères, Mohamed Salah Dembri. L'Algérie assurant la présidence tournante de l'UMA. Cette demande fait suite à la lettre du Président Liamine Zeroual rappelant au Comité de décolonisation de l'OUA, qui venait de s'autodissoudre, que le problème sahraoui demeurait pendant. Ceci pour faire un sort à la persistance des allégations faisant accroire que le gel de l'UMA est essentiellement dû à la crise que vivait l'Algérie. En fait, tous les pays du Maghreb étaient confrontés à des crises politiques et économiques plus ou moins graves. Ce qui peut être regretté, en revanche, est le fait qu'au moment de la mondialisation, et alors que les autres grands ensembles régionaux, notamment africains - comme le montre la CEDEAO - font des bonds immenses vers leur intégration, le Grand Maghreb recroquevillé sur son quant-à-soi, privilégiait des intérêts étriqués et à courte vue. En tout état de cause, le Maghreb a cumulé un retard pénalisant dans la construction de son unité. Aussi, convient-il de relever que la reprise en mars 2001 des travaux des commissions de l'UMA dont le top avait été donné par la réunion au printemps du Conseil des ministres de l'UMA augurait du retour aux affaires de l'Union du Maghreb arabe. Ainsi, insensiblement, l'Union du Maghreb sort de son hibernation pour essayer de remettre à jour ses structures appelées à redonner crédit et consistance à la construction unitaire du Grand Maghreb. Ajourné à plusieurs reprises, le sommet de l'UMA sera, sans nul doute, au centre des préoccupations des chefs de la diplomatie maghrébine. 2002 verra-t-elle enfin le sommet maghrébin tenir ses assises? En l'état actuel des faits, et le réchauffement des relations intermaghrébines aidant, c'est une probabilité à ne pas écarter.