«Une situation qui nous a incités à planter des agrumes», a affirmé le directeur des services agricoles de la wilaya d'Oran. «Nous allons soumettre dans les tout prochains jours le dossier portant sur la labellisation de la clémentine», a affirmé jeudi le président de la Chambre d'agriculture de la wilaya d'Oran, Hadj Meftah Brachemi, à l'occasion de la célébration de la fête de la clémentine, organisée dans la commune de Misserghine, localité située à l'extrême ouest de la wilaya d'Oran. Pour ce responsable local, cet agrume, ayant vu la naissance à Oran, la clémentine, est un fruit agricole local, d'où sa valorisation en tant que produit du terroir. Il a ajouté qu'il «remplit tous les critères pour son éligibilité à sa labellisation». D'ailleurs, a-t-il expliqué, «la politique agricole nationale met, en ce sens, en valeur, la production agricole du terroir». Comme exemple, il a cité la labellisation de trois produits de trois régions du pays. Il s'agit essentiellement de la figue de Béni Maouche dans la wilaya de Béjaïa, la datte Deglet Nour dans le département de Biskra et l'olive sigoise de Mascara. Pour les services agricoles d'Oran, la nécessité est donnée à la remise en production de ces grandes prairies agricoles. Le directeur des services agricoles de la wilaya, Tahar Kadi, dira dans ce chapitre bien nommé que «nous devons réhabiliter le verger agricole de manière générale et particulièrement la clémentine de Misserghine». Etant donné que d'importantes superficies agricoles se sont rétrécies ces dernières années, en plus de l'arrachage des vieilles plantations et la remontée des sels, la production des agrumes a connu une baisse sensible. Le constat élaboré fait ressortir qu'il est plus qu'impératif de reprendre la situation en main en adoptant une politique visant la renaissance de ce créneau. Ainsi, deux porteurs de fonds et de projets ainsi que des propriétaires de la région ont, depuis plus de trois années, réussi à planter près de 100 hectares de la surface agrumicole. «Une situation qui nous a incités à planter des agrumes», a expliqué le directeur des services agricoles. Les communes de Misserghine et Boutlélis sont connues pour leurs potentialités agrumicoles. À elles seules, elles renferment près de 66% de la superficie agrumicole de la wilaya, soit 275 ha de la surface agricole globale. Elles produisent toutes les variétés d'agrumes comme la clémentine, la Thomson Navel, Washington Navel, double fine, sanguine et la Portugaise. Les responsables locaux estiment qu'il est «nécessaire de récupérer les points d'eau, au nombre de huit situés dans les vergers agrumicoles». «Ils servaient auparavant aux besoins domestiques des populations rurales et aujourd'hui fermés depuis deux années», a-t-on expliqué ajoutant que «ces puits pourront servir à l'irrigation pour l'extension des superficies, en priorité les agrumes». Fatalement, ces superficies d'irrigation ont baissé pour des raisons liées à l'organisation de la filière agrumicole. Elles sont passées de 600 à 275 ha. Pourtant, le savoir-faire ne manque pas. C'est le cas d'un agrumiculteur ayant hérité de cette profession, de son père. Propriétaire d'une exploitation à Misserghine, il estime qu'«il était temps de valoriser les produits agricoles dont la clémentine de Misserghine, avec en prime l'élargissement des étendues». «Nous disposons d'un savoir-faire et d'une main-d'oeuvre jeune, qualifiée et qui peut relever le challenge, celui d'exporter», a-t-il ajouté. Idem pour Salem Hamada, un agrumiculteur, propriétaire d'une pépinière au niveau d'une exploitation agricole à Misserghine. La clémentine a une riche histoire. Elle a débuté à Oran au début du XXe siècle. Le père Clément, agronome en Algérie, sème des graines de mandarinier. Dame nature a donné naissance à un arbre entièrement différent de ses congénères.