La Déclaration de Madrid de 1975 sur le Sahara occidental ne stipule pas le transfert de la souveraineté au Maroc. La situation sociale au royaume chérifien est en perpétuelle dégradation. Ce qui a d'ailleurs amené le pays à recourir à l'aide internationale, sous forme de prêts de la Banque mondiale. Après les émeutes des sinistrés de Hoceima, c'est au tour du village de Talsint près de Figuig de connaître des troubles, lundi dernier. En effet, de violents affrontements ont opposé près de 400 personnes aux policiers qui avaient usé de tirs de sommation et de grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants dont les revendications portent particulièrement sur l'eau potable et l'électrification. Les manifestants avaient lancé des pierres sur les forces de sécurité qui avaient tiré en l'air et lancé des grenades lacrymogènes pour disperser la manifestation. Les forces de sécurité ont également arrêté plusieurs personnes durant cette manifestation au cours de laquelle elles ont été débordées par la violence des manifestations et des renforts devaient être envoyés sur place. Plusieurs personnes ont été blessées durant cette manifestation, dont au moins une personne par balles, ajoute la même source qui rapporte que des renforts ont été envoyés au village de Talsint, petite bourgade déshéritée près de la ville de Figuig. La grogne sociale s'ajoute aussi à la tension qui prévaut dans les territoires sahraouis occupés, à quelques jours de la célébration de la «marche verte» notamment à El Ayoun où un important dispositif répressif a été déployé depuis lundi dernier. Il est utile de rappeler que l'assassinat suite à des tortures d'un jeune sahraoui a été à l'origine de cette tension. A noter que depuis quelques jours la tension est montée d'un cran. Des escarmouches ont eu lieu à la sortie des écoles entre des adolescents jetant des pierres sur des policiers et ces derniers les dispersant avec des matraques. Pris donc en étau entre une conjoncture socio-économique délicate et les pressions internationales lui demandant de respecter la légalité internationale dans le règlement du conflit du Sahara occidental, le royaume chérifien ne sait plus sur quel pied danser. D'ailleurs, à l'occasion du 30ème anniversaire des accords tripartites de Madrid, une conférence internationale de solidarité avec le peuple sahraoui et une marche se dérouleront respectivement les 11 et 12 novembre dans la capitale espagnole. Ces accords, signés le 14 novembre 1975, ont entraîné la remise du territoire du Sahara occidental au Maroc et à la Mauritanie. L'objectif de ces manifestations est d'exiger une attitude plus ferme et déterminée du gouvernement espagnol dans la défense du droit légitime du peuple sahraoui à l'autodétermination. Le gouvernement espagnol a réaffirmé récemment, dans une réponse écrite à la question d'un député du Parlement que la Déclaration de Madrid de 1975 sur le Sahara occidental ne stipule pas le transfert de la souveraineté sur cette ancienne colonie espagnole au Maroc. Le ministère des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos a indiqué que les Accords de Madrid d'il y a 30 ans supposèrent le transfert de l'administration du territoire mais n'impliquèrent nulle reconnaissance de la souveraineté, question qui demeure pendante d'un règlement du contentieux dans le cadre des Nations unies et de l'exercice de l'autodétermination.