Les deux capitales comptent peser de tout leur poids pour contrecarrer la transgression de la légalité internationale. La satisfaction du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui «est l'élément clé de toute solution» au conflit de «décolonisation» au Sahara occidental, ont affirmé jeudi à Alger le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika et son homologue sud-africain, M.Thabo Mbeki. La question du Sahara occidental a retenu l'attention des deux chefs d'Etat, souligne un communiqué répercuté par l'APS. Ces derniers ont appelé à la «résolution rapide» du conflit au Sahara occidental, «dans le cadre de la légalité internationale qui fait de la satisfaction du droit à l'autodétermination du peuple de ce territoire non autonome l'épine dorsale du dénouement de la crise». Ces déclarations interviennent dans une conjoncture décisive pour la région. Il y a tout d'abord cette visite très controversée du roi du Maroc dans les territoires occupés. L'autre événement majeur consiste en la présentation, dans quelques jours, du rapport du secrétaire général des Nations unies, M.Kofi Annan, sur le conflit du Sahara occidental et du débat que tiendra le Conseil de sécurité, afin de reconduire la Minurso. Les deux pays, leaders dans leur région, qui soutiennent le combat et le droit du peuple saharoui à l'autodétermination, ont tenu à réitérer encore une fois leur position de principe, au moment où la communauté internationale fait la sourde oreille face aux provocations chérifiennes. Les deux capitales comptent peser de tout leur poids pour contrecarrer la transgression de la légalité internationale par les Marocains. En effet, le séjour du roi du Maroc dans les territoires sahraouis constitue, pour les observateurs, un défi à la communauté internationale. Aujourd'hui même, le Conseil consultatif, qui regroupe des notables et chefs de tribus sahraouis, se réunira une première fois, en présence du souverain chérifien, pour débattre du projet d'autonomie sous souveraineté marocaine, lequel projet sera proposé prochainement au Conseil de sécurité de l'ONU. Puis les discussions seront élargies aux élus municipaux de la région. Ainsi, le roi marocain a inscrit dans son ordre du jour la présentation de ce projet au peuple sahraoui au coeur de la vague de contestation ayant suscité cette visite. En effet, 160 personnes ont été arrêtées et des maisons saccagées ces derniers jours à El Ayoun et Boujdour. Par ailleurs, trois partis politiques marocains formant la Koutla (bloc démocratique) ont annoncé avoir signé jeudi à Rabat un mémorandum conjoint sur le Sahara occidental, qu'ils comptent remettre au roi Mohammed VI du Maroc. Il s'agit d'un mémorandum portant sur une «vision commune de la situation de Saquia Al-Hamra et Oued Ed-Dahab» (Sahara occidental), ont affirmé les trois partis (pro-gouvernementaux) dans un communiqué reproduit par l'agence marocaine MAP. Le mémorandum a été signé par le secrétaire général du parti de l'Istiqlal (nationaliste), Abbas El-Fassi, le premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (Usfp), Mohamed El Yazghi, et le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme. «Le Maroc ne peut aller au-delà de cette proposition», a souligné le ministre marocain des Affaires étrangères, donnant l'impression de ne pas avoir l'intention de reculer, soutenu, faut-il le dire, par l'appui fort de la France. Ce pays a développé avec le Maroc une relation singulière qui s'est amplifiée avec le président Jacques Chirac au point que Paris n'hésite pas à défendre le royaume chérifien dans ses conflits avec les alliés européens notamment de la France, selon un livre publié récemment à Paris.