L'annonce a été faite à partir de New York par M.Chérif Rahmani. L´Algérie accueillera en octobre 2006, un Sommet mondial de haut niveau qui portera sur «la désertification et la lutte contre la pauvreté et la migration», c'est ce qu'a annoncé jeudi le ministre de l´Aménagement du territoire et de l´Environnement et président de la Fondation déserts du monde (FDM), M.Chérif Rahmani, lors de sa présentation à New York du programme d´action de l´Année internationale des déserts et de la désertification (Aidd), devant les représentants de 191 Etats membres des Nations unies. Le thème a été choisi en corrélation avec l´Année internationale des déserts, qui verra aussi l´inauguration, dans le courant de l´année prochaine, de l´Institut des déserts du monde, à Ghardaïa. Par ailleurs, Rahmani qui participait à une conférence-débat à l´issue du lancement officiel de l´Année internationale des déserts du monde a, à cette occasion, souligné «l´intérêt que porte désormais la communauté internationale à la question de la désertification qui constitue une source de préoccupation première pour un grand nombre de pays, particulièrement en Afrique», indique-t-on. Dans ce cadre, il a estimé que «cette prise de conscience croissante s´explique par les graves menaces que font peser la sécheresse et l´avancée du désert sur les moyens de subsistance des populations dans les déserts et leurs conséquences en termes d´insécurité alimentaire, de migration et de disparition des causes de désertification». M.Rahmani a mis en exergue le lien entre l´histoire de la désertification et les trois «découplages» entre les stocks du sol et le poids démographique, le savoir-faire ancien et moderne, ainsi que les engagements pris par la communauté internationale et la réalité vécue par les habitants du désert. S´agissant du premier découplage, il a relevé la diminution constante des stocks du sol du fait des modèles irrationnels de consommation et du poids démographique, estimant que «ce mode de consommation risque de mettre en danger les ressources dont auront besoin les générations futures pour assurer leur propre développement». Quant au second découplage, il concerne le savoir-faire ancien qui garde son originalité et sa pertinence et celui moderne, aux conséquences gravissimes sur les ressources naturelles et les patrimoines naturel et architectural, a-t-il précisé. Dans ce contexte, et citant l´exemple des forages, il a expliqué que «ce genre de prospection s´accompagne souvent de l´érosion du sol et de la pollution des nappes phréatiques, ce qui, a-t-il dit, affecte la durabilité des équilibres environnementaux déjà très fragiles». A propos des engagements internationaux et la réalité vécue sur le terrain, M.Rahmani a indiqué que «c´est à la réduction de cet écart entre les discours généreux et les politiques concrètement mises en oeuvre» que l´on doit s´atteler. Dans ce cadre, il a averti que sans la réduction de cet écart, la communauté internationale hériterait «d´une situation intenable dont les prémices commencent à se faire sentir, particulièrement en Afrique où l´on assiste quasi quotidiennement au spectacle désolant qu´offrent les migrants africains aux portes de l´Europe». Pour inverser la tendance, M.Rahmani a mis en relief les actions envisagées par la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification au cours de l´année 2006, qui s´inscrivent dans une perspective de sensibilisation, de dialogue et de communication à grande échelle. A cet égard, pour faire face au phénomène de la désertification, il a préconisé «la combinaison entre plusieurs facteurs dont le développement de l´agriculture, la biodiversité et les énergies non polluantes».