Le gaulois Free a finalement accepté de faire affaire avec le yankee Netflix. Mardi, l'opérateur filiale d'Iliad, a dévoilé la nouvelle génération de Freebox qui inclura plusieurs services, comme l'assistant vocal Alexa d'Amazon, l'accès à plus d'un millier de titres de presse et surtout Netflix! Depuis son arrivée en France, en septembre 2014, le leader de la vidéo, à la demande américain, n'avait jamais réussi à convaincre Free de l'intégrer à ses box. À l'automne 2014, Bouygues Telecom avait été le premier à nouer un accord avec la firme de Los Gatos. Orange lui avait emboîté le pas. Puis SFR, à son tour, s'était allié au géant américain en 2017. Seul le gaulois restait réfractaire. Après s'être attaqué à Google en 2013 en bloquant les publicités, l'opérateur de Xavier Niel attaque Netflix au tribunal de commerce de Paris. Le français demande «d'importants dommages et intérêts» au groupe de Reed Hastings, comme l'a révélé bfmtv.com. Xavier Niel et Reed Hastings, respectivement fondateurs de Free et de Netflix se livrent à un véritable bras de fer depuis l'arrivée de la plate-forme vidéo en France. Et pourtant, Xavier Niel, le patron de Free ne cesse de répéter qu'il s'entend à merveille avec le fondateur de Netflix dont le service compte aujour- d'hui 137 millions d'abonnés dans le monde. Les fournisseurs d'accès Internet (FAI) ne perçoivent que 12% des revenus générés par la plate-forme américaine. Loin des 30% que leur octroie Canal +.La nouvelle pomme de discorde porte sur la mesure de la qualité de l'accès Internet publiée tous les mois par Netflix. Régulièrement, Free arrive en troisième ou quatrième position, derrière Orange, SFR et Bouygues Telecom. L'américain avait même reproché à Free de brider le débit de son service. Tous les mois apportent leurs lots de commentaires sur le sujet, avec des débats particulièrement animés entre Freenautes. Free riposte, à sa manière. L'opérateur Bouygues Telecom a saisi la justice et a reproché à Netflix son manque de partialité dans ses prises de mesures, ce qui conduirait Free à rester au bas d'un classement qui est censé aider les internautes à choisir «le meilleur» fournisseur d'accès. Pour les Français, pas question de laisser la plate-forme américaine de vidéos à la demande par abonnement (Svod) engranger tous les bénéfices de ce nouveau mode de consommation de films et de séries. En pratique, le distributeur - par exemple Orange - perçoit un pourcentage de l'abonnement à une offre de télé payante (Canal +, CanalPlay...). Avec Netflix, dont les services sont disponibles en France depuis le 15 septembre, c'est la double peine. S'il est inédit en France, cet accord est à l'image de celui conclu récemment avec Sky, en Grande-Bretagne et prochainement avec Sky, en Allemagne ou Telefonica en Espagne. [email protected]