«La femme est la ceinture qui tient le pantalon de l'homme.» Proverbe africain L'audiovisuel est devenu une affaire sérieuse au Maroc, le roi Mohammed VI a nommé cette semaine Latifa Akharbach, présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (Haca). Elle remplace Amina Lamrini El Ouahabi, ancienne titulaire du poste. Née en1960 à Chefchaouen, dans l'Atlas au sein d'une famille de la classe moyenne, Latifa Akharbach est une Berbère qui a appris la rigueur et le sérieux à la maison. Fille d'un père militaire, l'éducation était sa doctrine. «Elle n'est jamais en retard et ne laisse personne écrire ses discours», révèle une source proche de la nouvelle présidente de la Haca au magazine Telquel. Une discipline de fer dont se souviennent ses élèves de l'Institut supérieur de l'information et de la communication de Rabat (Isic). Latifa Akharbach, titulaire d'un doctorat en sciences de l'information et de la communication, est à la fois diplomate et journaliste marocaine. Elle est lauréate de l'Institut supérieur de journalisme et titulaire d'un doctorat en sciences de l'information et de la communication à l'université Paris II, obtenu en 1988. Par le passé, elle a été ambassadrice du Maroc en Tunisie. Latifa Akharbach a géré aussi les affaires de l'ambassade du Maroc en Libye depuis la fermeture de l'ambassade du royaume marocain à Tripoli. Après avoir été secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, elle a été auparavant nommée ambassadrice en Bulgarie et en Macédoine en 2013. Entre 2007 et 2013, elle était secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Latifa Akherbach a enseigné dans le domaine des médias pendant plus de 20 ans, avant de devenir directrice de l'Institut supérieur de l'information et de la communication (Isic) de Rabat en 2003, poste qu'elle a occupé jusqu'en 2007, année où elle a été nommée directrice générale de la Radio nationale. La nouvelle présidente de la Haute autorité du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle, sera responsable du contrôle de tous les services liés à la communication audiovisuelle dans le pays. L'une de ses tâches les plus importantes sera la gestion du processus d'octroi de licences, à un moment clé où le royaume chérifien souhaite ouvrir le capital de l'audiovisuel au secteur privé. A la tête de la Haca, Latifa Akharbach sera responsable du contrôle de tous les services liés à la communication audiovisuelle dans le pays: radio, télé et même Web. Mais nommer une femme à la tête d'une institution de contrôle audiovisuel dans un pays géré par un gouvernement islamiste, prête à équivoque. [email protected]