Les stratégies électorales adoptées par les uns et les autres confirment cette tendance vers le privilège du travail de proximité. La campagne électorale pour les élections locales partielles dans la région de Kabylie et ailleurs, s'est ouverte officiellement le jeudi. Coïncidant avec la fête de l'Aïd celle-ci n'a pas connu un démarrage en trombe. Les partis en lice, particulièrement le RCD, le FFS et le FLN, qui restent de loin les plus implantés et les mieux structurés en Kabylie, n'ont pas encore donné de signe de vie y compris à travers les panneaux réservés à cet effet. Ces derniers restent bizarrement vides au deuxième jour de la campagne officielle. Les 14 partis en lice à Béjaïa auront d'abord à tâche de convaincre de participation un électorat de moins en moins disponible mais aussi de le faire pour soi. L'acte de vote qui a perdu toute sa signification ces dernières années, les partis en lice vont devoir fort à faire avec la population qui se montre pour le moins réticente à l'égard de tout ce qui est politique. Mais le pari n'est pas impossible maintenant que le diktat des archs n'est plus de mise dans la région. L'éveil des populations favorisera-t-il le réinvestissement politique partisan? Une chose que nous allons vérifier à l'occasion de ce scrutin qui promet bien des surprises. Et la campagne électorale offre, pour les partis, l'opportunité de nouer ou renouer des contacts directs avec les populations. D'ailleurs, à quelques variantes près, les stratégies électorales adoptées par les uns et les autres confirment cette tendance vers le privilège du travail de proximité. Quoi de mieux lorsqu'on connaît la composante de la société kabyle. La famille, le village puis la tribu voilà sur quoi se baseront les protagonistes pour réunir autour d'eux le maximum de voix. La nature de l'élection qui reste partielle n'enlève rien au caractère populaire de la chose si l'on considère l'engouement vers la constitution des listes, ce qui promet au demeurant une rude bataille que se livreront les acteurs en lice. Pour bien comprendre ce fait, il convient de rappeler le retour en force du FLN absent des scrutins depuis 1990 et le recul du RCD ainsi que la multitude de listes indépendantes. Une dose supplémentaire d'abnégation est à prévoir pour ces joutes électorales, car, en plus des programmes électoraux à plaider, ils se consacreront aux explicatifs des enjeux politiques qui entourent ce scrutin partiel. Le FFS et le RCD, qui se rapprochent tout en restant à une distance raisonnable de l'alliance électorale, comptent, pour ce faire, déployer de gros efforts pour rafler la mise, c'est pourquoi on parle de la venue de Saïd Sadi. Un cas de figure confirmé par le numéro deux du Parti, qui joint par téléphone hier, parlait d'une campagne sans répit soutenue par une série de meetings du président du parti Saïd Sadi pour donner un coup de pied dans la fourmilière avec pour objet de rafler la mise mais aussi de reconstituer les structures de base du parti. Côté FFS, on veut de ce scrutin une sorte de mise au point pour qui veut l'entendre que la Kabylie reste le fief du FFS. Une situation qu'il compte rééditer à l'occasion du ce scrutin. Le FLN, dont la présence a surpris plus d'un, va mettre tout son poids pour confirmer et pourquoi pas surprendre encore une fois par une présence réelle aux commandes des locales. Le RND qui convoque pour aujourd'hui une conférence de presse animée par de hauts responsables à l'hôtel Essallam de Béjaïa compte, lui aussi, confirmer cette montée spectaculaire. Donc les campagnes des partis respectifs verront l'implication des directions nationales. Par ailleurs, la campagne électorale, marquée par les candidatures indépendantes, plus audacieuses, cette fois-ci qu'auparavant, se singularisera par des débats intenses mais prometteurs pour une région qui n'a que trop souffert d'une crise politique aiguë. Ce qui «pimentera» à coup sûr, la campagne électorale.