Federer, Djokovic et Nadal ont imposé leur domination La révolution attendra. Malgré le poids des années, les trois trentenaires Djokovic, Nadal et Federer ont encore imposé leur domination sur la scène mondiale. Un règne qui, s'il semble parti pour durer encore un peu, a connu ses premières fissures avec l'éclosion de nouvelles pousses. Les années se suivent... Et si elles ne se ressemblent pas tout à fait, finissent toujours par couronner les mêmes. Certes le Big Four a perdu cette année son passager clandestin: l'Ecossais Andy Murray, miné par une hanche récalcitrante, n'a jamais retrouvé son niveau, ni son rang, et son avenir demeure flou. Un désistement qui n'a pas ébranlé le triumvirat restant, pourtant pas non plus épargné par les blessures. La saison de Djokovic n'a d'ailleurs débuté véritablement qu'en mars, après une opération du coude et six mois d'absence. Le semestre qui a suivi (2 Grands Chelem, 2 Masters 1000), faisant du Serbe, à 31 ans, le seul joueur de l'histoire à avoir accroché la place de numéro un mondial après avoir été sorti du top 20 dans la même saison, a scotché la planète tennis. Un come-back inédit porteur d'un message clair: si le Serbe a connu une période de doutes, elle est derrière lui. Sa remontée fantastique doit toutefois être nuancée par l'absence de Nadal lors du dernier trimestre. L'Espagnol, qui a survolé la première moitié de saison malgré sa défaite en finale face à Federer à Melbourne, remportant notamment son onzième Roland-Garros, a dû batailler en fin de saison avec ses pépins physiques, une constante depuis quelques années. Contraint à l'abandon à l'US Open en demi-finale face à Del Potro, un autre revenant convaincant, Nadal, 32 ans, n'a pas rejoué ensuite, terminant toutefois numéro deux mondial. Son avenir et son niveau restent intrinsèquement liés à son état de forme, peut-être encore plus que les autres vu l'intensité que son jeu exige. Quant à Roger Federer, un peu plus vieux que les deux autres (37 ans), il a beau être enterré après chaque défaite, il a fini la saison avec un Open d'Australie, deux défaites d'anthologie face à Nadal à Wimbledon et face à Djoko à Paris-Bercy, avec à la clé une place sur le podium. Le Suisse semble encore loin d'avoir dit son dernier mot. Mais le trio, qui a encore une fois raflé tous les Grand Chelem, une habitude depuis 2016 (US Open pour Wawrinka, Wimbledon pour Murray), n'a pas régné sans résistance. La classe biberon du tennis mondial a pris un peu plus de place cette saison et a montré les dents. Son meilleur représentant, l'Allemand Alexander Zverev, 21 ans, a raflé le Masters de Londres en fin de saison en s'offrant le scalp de Djokovic en finale, et son premier Masters 1000 à Rome. Il n'échoue qu'à quelques centimètres du podium mondial, et son lobbying risque de payer rapidement. Il n'est pas le seul à faire un peu plus que gratter à la porte. Le géant russe Khachanov, 22 ans, a tapé du poing sur la table à Paris en dégageant 4 des 10 meilleurs mondiaux pour arracher son premier Masters 1000, échouant tout juste aux portes du top 10. Il n'est pas le seul que l'on risque de voir un peu plus mordiller les chevilles des ténors: le Grec Tsitsipas (21 ans) ou le Croate Borna Coric (21 ans) pourraient eux aussi se joindre à ce choc des générations. Les jeunes loups ont quand même un cap décisif à franchir: gagner en Grand Chelem, ce qu'ils n'ont pas encore réussi à faire.