Une manifestation réussie Le salon Djurdjura du livre de Tizi Ouzou, dans sa 11e édition, a été un succès dans un certain sens et dans la mesure où des dizaines d'auteurs ainsi que plus de quarante maisons d'édition ont pris part à cette fête du livre. Il s'agit d'une participation record des auteurs et des éditeurs par rapport à toutes les éditions précédentes et les efforts fournis par les organisateurs sont pour beaucoup dans cette amélioration notable. Mais l'affluence du public reste tout de même très timide à ce genre d'activités, a-t-on constaté. Même durant le déroulement des conférences animées par plusieurs auteurs, nous avons relevé que les salles étaient souvent clairsemées, voire presque vides. Est-ce que le public de Tizi Ouzou ne s'intéresse plus à la lecture? La conférence animée par la romancière Lynda Koudache (lauréate du prix Assia Djebar du meilleur roman en tamazight en 2016) et Hocine Haroun, écrivain et artiste peintre, était très intéressante. Pourtant, elle n'a pas drainé les grandes foules. On se demande est-ce qu'il s'agit d'un problème lié au manque de médiatisation ou bien est-il question d'un déclin d'intérêt à tout ce qui a trait à la littérature? Les deux sans doute. En tout cas, le Salon du livre de Tizi Ouzou a tenu ses promesses dans un certain sens puisque les écrivains, surtout ceux de la région de Kabylie, n'ont pas raté cette occasion pour présenter et dédicacer leurs ouvrages à l'instar de Abderrahmane Yefsah, Brahim Tazaghart, Ali Hadjaz, Mohamed Attaf, Salah Mekacher (ce dernier auquel le salon est dédié), Abdelkader Bendaâmèche, Amel El Mahdi, Yahia Yanès, Nadjet Ben Khedda et la liste est encore longue. Abdelkader Bendaâmèche a profité de cette occasion pour dédicacer ses livres, animer une conférence et du coup distribuer une cinquantaine de nouvelles cartes d'artistes en sa qualité de président du Conseil national des arts et des lettres. La cérémonie a eu lieu jeudi dernier dans la salle de conférences de la bibliothèque principale de lecture publique en présence de dizaines d'artistes venus des quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. Ainsi, Abdelkader Bendaâmèche qui a animé plusieurs rencontres culturelles dans la vile de Tizi Ouzou a profité cette fois-ci de cette occasion pour présenter et dédicacer pour la première fois son tout nouveau livre sur «El Hadj Mrizek», paru récemment aux éditions Apha. De son côté et toujours au chapitre des livres consacrés à nos grands artistes, l'écrivain, poète et nouvelliste Mohamed Attaf a dédicacé sa biographie consacrée à l'artiste Samy El Djazairi après une première séance au niveau de la librairie Cheikh-Multi-livres samedi dernier. Mohamed Attaf a ponctué ce Salon du livre avec l'animation d'une conférence sur l'artiste qui est né et a grandi au quartier mythique de la Haute-Ville de Tizi Ouzou, auteur des célèbres et éternelles chansons: El Rahla, Aheddad Nath Yanni... Plusieurs autres communications suivies de débats ont été animées durant l'édition du salon Djurdjura du livre de Tizi Ouzou, ayant débuté le 10 décembre dernier. C'est le cas notamment des conférences données par Lynda Chouiten, Djamel Mati, Akli Derouaz, Amina Mekahli... Hier, vendredi, le public de Tizi Ouzou a eu droit à une conférence autour de l'édition de livres en braille animée par le poète et écrivain, également éditeur, Abderrahmane Amalou, Dahmane Matari, responsable de la bibliothèque des non-voyants d'El Hamma (Alger), Ouali Hadjadj, enseignant d'informatique spécialisée pour les non-voyants à la Bibliothèque nationale d'El Hamma et Rezki Choukri, enseignant de lettres arabes à l'écoles des non-voyants de Boukhalfa (Tizi Ouzou). La journée d'hier a été une occasion pour la projection d'un film-documentaire en hommage au militant nationaliste et chercheur, le regretté Zoheir Ihedadène, à la mémoire duquel ce salon du livre est également dédié. La cérémonie de clôture de la 11e édition du salon Djurdjura du livre est prévue pour aujourd'hui, samedi, à la Maison de la culture «Mouloud Mammeri» avec, au programme, la projection des meilleurs moments de cette onzième édition, la remise des prix au lauréats des concours organisés lors de ce Salon du livre ainsi que la lecture des textes primés à l'issue du concours sur l'histoire intitulé «Lieux et mémoire». Mais avant la cérémonie de clôture, les organisateurs ont prévu une rencontre de débats sur la publication de livres en langue amazighe qui sera animée par l'écrivain Ramdane Abdennebi, également cadre au Haut Commissariat à l'amazighité (HCA), Arezki Graine, cadre au Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques ainsi que Abderrezak Dourari, directeur du Centre national de pédagogique et linguistique pour l'enseignement de tamazight.