Le président Ben Ali annonce d'importantes mesures. «Il y a 20 ans, il n'y avait rien. Sedjnane, c'était un pâté de maisons, des champs et de la pierraille. C'est tout autre aujourd'hui. Il y a les écoles, les centres de soins, le collège, l'eau potable et l'électricité dans les maisons. Pour nous, c'est un grand changement. Comment alors ne pas être reconnaissant au président Ben Ali... » soutient Lazhar, restaurateur dans cette petite ville du gouvernorat de Bizerte, au nord de la Tunisie. Au sud, un même sentiment à Douz et Tozeur, où les habitants sollicités mettent en exergue les réalisations acquises depuis l'avènement, le 7 novembre 1987, de Zine El Abidine Ben Ali. Le sexagénaire, conducteur de la calèche qui nous fait découvrir la vaste palmeraie de Tozeur, se remémore: «Mes enfants n'ont jamais eu la chance de s'instruire. Mais leurs enfants vont à l'école. C'est grâce à qui? Grâce au président Ben Ali qui a insufflé le développement dans cette région déshéritée. Aujourd'hui, non seulement nous avons des écoles, des centres de soins, mais aussi plusieurs hôtels ont été construits. Le tourisme est devenu une richesse chez nous. Le chômage a été largement absorbé... » Pour qui connaît la Tunisie, il n'y a aucun excès dans ces propos: il y a moins de vingt ans, les Tunisiens étaient totalement abandonnés à eux-mêmes; illettrisme, absence d'infrastructures sanitaires, prédominance de l'habitat précaire, inexistence ou insuffisance des espaces d'éducation et d'enseignement dans les villes et villages... Le président Bourguiba, le «combattant suprême», le politique «le plus avisé du monde arabe», en libérant la Tunisie, se plaçait face à une situation délicate: sans revenus, sans élite, avec l'analphabétisme. Que pouvait-il faire dans ces conditions? Rien qui puisse ne plus affamer le peuple. Mais plutôt dans sa tête en mettant en oeuvre des réformes. La première et la plus importante : le code du statut personnel signé le 13 août 1951. Une révolution dans les mentalités. Puis un nouveau statut pour la femme. Ensuite l'enseignement qu'il voulait dispenser à tous, mais cela sera un voeu pieux, car pour construire les écoles et les universités qui manquaient, il fallait des moyens que la Tunisie n'avait pas. Quand même, des Tunisiens iront s'instruire, ils seront l'élite de demain, c'est-à-dire d'aujourd'hui. A bien analyser les choses, ce sont eux qui font de la Tunisie «le dragon africain», qui constituent les cadres de l'Etat, qui dirigent les grandes écoles, les hôpitaux, les entreprises. Il n'y a pas à redire à l'égard d'un homme qui a jeté les bases d'un Etat moderne en commençant par se pourvoir en cadres compétents. Ecarté de la vie politique pour cause de sénilité, Bourguiba, devenu pour les Tunisiens une référence qu'ils entretiennent par une reconnaissance totale. A son avènement donc, le 7 novembre 1987, Zine El Abidine Ben Ali a trouvé des fondations en vue de reconstruire la Tunisie. Avec acharnement, avec détermination, il a réussi en 18 ans à édifier une Tunisie qui accède à la modernité. Certes, qu'il existe des retards à combler, des défaillances à corriger, en matière de liberté d'expression, de droits de l'homme... Mais cela ne doit pas mettre le voile sur les réalisations acquises et sur les efforts consentis sous la houlette du président Ben Ali. La Tunisie n'est plus ce qu'elle était. Des progrès considérables sont constatés tant à Tunis, Sousse, Sfax, Gabès que dans la campagne. A titre d'exemple, le gouvernorat de Bizerte: évolution du pourcentage de mobilisation des ressources hydrauliques qui est passé de 35% (en 1987) à 66,2% (en 2005) (plusieurs barrages ont été construits et l'eau potable est disponible dans tous les foyers); 21 500 ha de terres irriguées contre 8500 en 1987; 10 zones industrielles existent aujourd'hui à Bizerte contre 4 en 1987; 325 entreprises emploient 43.000 travailleurs; en matière d'éducation, Bizerte compte 207 écoles, 65 collèges et lycées, 7 établissements d'enseignement supérieur. En ce qui concerne la santé publique, ce gouvernorat compte 8 hôpitaux (5 en 1987), 89 centres de soins (contre 12 en 1987) et est en passe de devenir un important pôle économique grâce notamment à son port et sa zone de libre-échange. Il en est ainsi pour tous les gouvernorats qui se distinguent par un changement notable et palpable. La Tunisie s'est métamorphosée: construction de milliers de logements, extension des villes et particulièrement de Tunis, autoroutes, électrification... Il est évident ici que la dimension régionale constitue le fondement du développement intégral. Pour preuve: 50% des 3000 km de routes classées ont été aménagés dans les gouvernorats de l'intérieur où le taux d'électrification est passé à 95% en 2004 et le taux d'alimentation en eau potable porté à 89% (74% en 1994). Parallèlement, une panoplie d'actions concomitantes ont été menées dont les programmes d'assainissement, de sauvegarde de l'environnement, de création de cités des métiers et des zones industrielles, de modernisation de l'agriculture et d'extension des superficies irriguées et la consolidation des ressources financières et humaines des régions (conseils régionaux et municipaux). C'est au contact des Tunisiens et particulièrement des Tunisiennes que l'on perçoit que le changement c'est à dire l'avènement de Zine El Abidine Ben Ali est synonyme d'intégration dans la modernité, d'édification plurielle et de développement dans tous les secteurs. Sachant que la Tunisie ne dispose pas d'importantes ressources, on comprend bien que c'est sur la matière grise des Tunisiens que Ben Ali a basé sa démarche. Par exemple, il ne faut pas s'étonner que ce pays devienne un exportateur de séries télévisées puisque de nombreux feuilletons sont réalisés à destination de l'étranger; une source non négligeable de devises. Hier, lors de son discours, à l'occasion du 18e anniversaire de son avènement aux commandes de la Tunisie, le président Ben Ali a annoncé d'importantes mesures. La première concerne la prise en charge par l'Etat de 50% des salaires versés aux cadres nouvellement recrutés par les entreprises et l'administration. La deuxième mesure, qui a fait vibrer le palais de Carthage par les applaudissements soutenus et répétés des participants est celle relative à l'annulation des sanctions pénales frappant les personnes condamnées et celles ayant commis des délits d'émission de chèque sans provision à condition qu'elles s'acquittent de leurs dettes. D'autres décisions concernent le renforcement du soutien matériel aux partis politiques, les nouvelles aides accordées aux journaux partisans, la création d'une caisse d'entraide au profit des journalistes, l'investissement local, les exportations, la couverture sociale, la majoration des pensions pour 578.000 bénéficiaires, etc.