les stigmates de la guerre sont partout Comme si les partisans de la mort voulaient imposer leur loi, les raids aériens et les tirs d'artillerie ont été extrêmement violents durant les deux nuits qui ont suivi l'annonce de la conclusion d'une trêve... Quarante-huit après l'annonce d'un cessez-le-feu entre les rebelles Houthis et les représentants du gouvernement yéménite reconnu, c'est la douche froide! La ville de Hodeïda, port stratégique de l'ouest du Yémen et principal front du conflit, était à nouveau vendredi soir et samedi le théâtre de violents combats, accompagnés de raids aériens mettant en péril le fragile espoir arraché en Suède jeudi sous l'égide de l'ONU. Dans la journée d'hier, il y a eu des échanges de tirs sporadiques rapportés par les habitants terrés de Hodeïda, devenu le noeud gordien du bras de fer entre Houthis et forces «loyalistes», résolus, les uns et les autres, à contrôler cette cité des rives de la mer Rouge où sont débarqués les vivres des opérations humanitaires, dans un pays très pauvre et, de surcroît, ravagé par quatre années de guerre. Comme si les partisans de la mort voulaient imposer leur loi, les raids aériens et les tirs d'artillerie ont été extrêmement violents durant les deux nuits qui ont suivi l'annonce de la conclusion d'une trêve à Stockholm, les belligérants s'accusant, comme de coutume, d'en être les seuls responsables. C'est ainsi que 29 combattants, au moins, ont succombé, hier, aux combats dont 22 du côté des Houthis, selon un responsable pro gouvernemental, le bilan n'ayant pas été confirmé par une source indépendante. Ladite source affirmait, également, que sept rebelles Houthis auraient été faits prisonniers à la suite d'une attaque contre le village d'Al Douraihimi, situé non loin de Hodeïda, à quelque 20 km du port. Les raids aériens ont, par contre, été dénoncés par l'agence de presse houthie Saba qui accuse la coalition conduite par l'Arabie saoudite d'avoir déchiré l'accord sur la trêve en lançant ses avions sur Hodeïda, allant jusqu'à bombarder des quartiers résidentiels où sont terrés des centaines de familles et d'enfants. Ces attaques aériennes ont duré toute la nuit, sans aucun répit, assurent les civils qui font état d'une légère accalmie dans la matinée d'hier. Les premiers combats ont débuté vendredi soir dans les zones Est et Sud de Hodeïda, portant un coup inattendu aux espoirs de la population après l'annonce de la trêve conclue en Suède. L'accord obtenu après un forcing de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, Martin Griffiths, au Yémen ainsi que de fortes pressions de la communauté internationale sur la coalition conduite par l'Arabie saoudite comportait l'entrée en vigueur immédiate du cessez-le-feu à Hodeïda, sachant que la ville constitue l'enjeu majeur du conflit et un noeud gordien du dénouement de la guerre dans ce pays. Etait en outre prévu un retrait des forces combattantes pour permettre aux observateurs de l'ONU d'accomplir une mission de surveillance ainsi qu'un échange de 15.000 prisonniers entre les deux camps. A Riyadh comme à Téhéran, cet accord avait été salué comme un «pas important» dans le processus de paix et une issue pour les habitants de Taëz, ville aux mains des pro gouvernement, mais assiégée par les Houthis. On comprend les raisons qui ont prévalu dans l'appel pressant du médiateur onusien qui réclamait vendredi la mise en place urgente d'observateurs internationaux à Hodeïda. A l'adresse du Conseil de sécurité, il avait beaucoup insisté sur cet enjeu qui conditionne au plus haut point la reprise, apparemment hypothétique, des négociations inter-yéménites en janvier prochain.