L'accord conclu en Suède sous l'égide de l'Onu entre le gouvernement et le Mouvement Ansrullah (Houthis) suscitait hier l'espoir quant à la résolution de la crise au Yémen, en dépit des combats qui ont éclaté dans la ville d'al Hodeida, port stratégique de l'ouest du pays et principal front entre les belligérants. Aux termes de l'accord conclu jeudi entre une délégation du gouvernement et les Houthis, un cessez-le-feu «immédiat» devait entrer en vigueur à Hodeida, ville par laquelle transite l'essentiel des importations du pays. Le retrait des combattants devrait lui intervenir dans les «prochains jours». Un échange de prisonniers impliquant quelque 15 000 hommes armés est également prévu ainsi que des accords pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire à Taëz (sud-ouest), ville aux mains des loyalistes mais assiégée par les rebelles. Les pourparlers inter-yéménites doivent en outre reprendre fin janvier pour tenter de définir un cadre de négociation en vue d'un règlement global. Cité par l'agence Saba, contrôlée par les Houthis, M. Shami a de son côté affirmé que «les résultats» obtenus par la délégation rebelle en Suède illustraient le «souci» de la direction politique des Houthis «d'alléger les souffrances du peuple yéménite». «C'est un pas positif dans la voie de la réalisation des aspirations du peuple yéménite», a, pour sa part, estimé Mehdi al Machat, le président du «Conseil politique suprême du Yémen» — aile politique de la rébellion —, lors d'une rencontre avec la délégation des négociateurs rebelles, selon Saba. Depuis 2014, la guerre au Yémen a fait au moins 10 000 morts et menace jusqu'à des millions de personnes de famine, dans ce pays où sévit «la pire crise humanitaire du monde», selon l'ONU. Pendant ce temps, des échanges de tirs sporadiques et d'échanges de tirs ont eu lieu dans cette cité qui constitue le point d'entrée des opérations humanitaires au Yémen. Au moins 29 personnes armées, dont 22 membres du mouvement Ansarullah, ont été tuées dans ces combats. Sept membres du mouvement anti-gouvernement ont, en outre, été arrêtés lors d'une offensive des Houthis contre la localité d'Al-Douraihimi, à environ 20 km au sud de Hodeida, a ajouté la même source. L'agence de presse Saba a, de son côté, affirmé que l'aviation de la coalition menée par l'Arabie Saoudite continuait de procéder à des raids aériens hier dans la province d'al Hodeida. Elle a accusé les forces pro-gouvernementales d'avoir bombardé samedi soir des quartiers résidentiels de la ville. Des combats sporadiques avaient été signalés dès vendredi soir dans les quartiers est et sud d'al-Hodeida, au lendemain même de l'annonce du cessez-le-feu conclu en Suède entre les deux parties. Selon les termes de cet accord, le cessez-le-feu devait pourtant entrer «immédiatement» en vigueur à al-Hodeida, ville tenue par les Houthis et qui constitue le principal point de fixation du conflit depuis des mois. Le retrait des combattants est lui prévu dans les «prochains jours». Les négociations inter-yéménites doivent, par ailleurs, reprendre fin janvier pour tenter de définir un cadre de négociation en vue d'un règlement global. Depuis 2014, la guerre au Yémen a fait au moins 10 000 morts et des millions de personnes sont menacées de famine dans ce pays où sévit «la pire crise humanitaire du monde», selon l'ONU. La guerre oppose les forces gouvernementales, soutenues depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l'Arabie Saoudite, au mouvement Ansarallah Houthis. Conscient de la fragilité de l'accord, l'émissaire de l'ONU au Yémen, Martin Griffiths, a réclamé dès vendredi le déploiement au plus vite d'observateurs internationaux à al-Hodeida et dans des ports de la province. «Permettre à l'ONU d'avoir un rôle dirigeant dans les ports est un premier pas vital. Nous devons voir cela arriver dans les jours qui viennent», a argué M. Griffiths lors d'une liaison vidéo avec le Conseil de sécurité depuis ses bureaux établis en Jordanie. Selon des diplomates, quelque 30 à 40 observateurs pourraient être déployés à al-Hodeida, ville d'environ 600 000 habitants. Dans le conflit yéménite, d'autres points de blocage persistent, notamment celui concernant l'aéroport de Sanaâ. La capitale elle-même est entre les mains des rebelles Houthis depuis 2014. Lors des pourparlers de Suède, aucun accord n'a été trouvé sur cet aéroport international dont l'ouverture est réclamée avec insistance par les Houthis, au moment où cette infrastructure est soumise à un embargo de fait de la coalition.