C'est aujourd'hui que s'ouvrira la 25e édition du Festival qui s'étalera jusqu'au 20 novembre. L'Algérie prend part à cette édition avec la participation de différents films de 4 réalisateurs algériens. Et revoilà encore une fois le réalisateur Malek Bensmaïl qui présentera son documentaire le Grand jeu présidentiel (2004). Le film montre pour la première fois et de façon originale, vraie, comment Ali Benflis, ancien Premier ministre se lance dans la campagne présidentielle et tente de s'imposer contre Bouteflika. Amokrane Mohamed Mariche dans son film de 13 minutes, intitulé Obsession(s), est à la recherche perpétuelle de ce chanteur dont il a été attiré par sa voix dans le métro... Lamine - la fuite de Samia Chala (France, 2005, 52 minutes), un film fort intéressant qui traite du thème de l'immigration. Un homme erre dans la ville. Son errance n'a qu'un seul but: le départ. Il veut fuir son pays, d'une évasion aux couleurs de tragi-comédie! Ce film met en scène ainsi le rêve d'un million de candidats à l'exil, prêts à quitter familles et amis pour aller voir de l'autre côté du miroir. Le jeune réalisateur Mohamed Latrèche, quant à lui, participe avec deux films et non des moindres. On citera d'abord le court métrage de 20 minutes, Rumeur, etc. Ce dernier, tourné à Sidi Bel Abbès en 2003 raconte l'histoire d'un jeune oisif qui d'une rumeur parcourant sa ville, se met à rêver de voyage vers la France... A la recherche de l'Emir Abdelkader est pour sa part un très bon documentaire qui suit en 52 minutes les traces de l'Emir Abdelkader, poète mystique et symbole de la résistance à la colonisation française. Autre film fort intéressant qui sera projeté est Chouia cinéma de Fodil Chabbi et Julien Dubois (France, 2004). C'est la rencontre en 59 minutes de passionnés de cinéma, réalisateurs, producteurs et acteurs, refusant l'appauvrissement culturel en Algérie. Cette année, la programmation de la 25e édition du Festival international du film d'Amiens proposera une large sélection de films en provenance de tous les continents: rétrospective Ida Lupino (réalisatrice/actrice, Etats-Unis), rétrospective Souleymane Cissé (réalisateur, Mali), rétrospective Françis Blanche (acteur, France), panorama du cinéma brésilien en marge (le cinéma des Amérindiens, le cinéma des favelas)... Plusieurs rencontres professionnelles auront lieu : le cinéma africain numérique: le cas du Burkina Faso, Droits d'auteur et lutte contre la piraterie et pour la 10e année, le fonds d'aide au développement du scénario est organisé par le Festival international d'Amiens avec l'appui du ministère des Affaires étrangères. La promotion et la distribution des films du Sud étant des priorités du ministère des Affaires étrangères, la direction de l'audiovisuel extérieur renouvelle son appui au festival d'Amiens. Enfin, l'éclectisme dans le choix de la programmation répond à une démarche que le Festival international du film d'Amiens tente tant bien que mal d'accomplir depuis 25 ans: en «proposant des rencontres improbables entre des cinéastes exprimant des cultures situées aux antipodes» (au sens propre et figuré), en établissant des passerelles dans le temps et dans l'espace du cinéma.