Le volume des IDE en Algérie a atteint 250 milliards de DA entre janvier 2004 et juin 2005. Un programme complémentaire de développement pour l'année 2006, concernera 24 wilayas du pays. C'est ce qu'a annoncé, jeudi, le ministre des Finances, Mourad Medelci, lors de son intervention à l'Assemblée populaire nationale (APN) répondant aux remarques des députés sur le projet de loi de finances 2006. Le ministre a rappelé que depuis deux années, 44 wilayas sur les 48 que compte le pays ont déjà bénéficié de programmes complémentaires similaires pour un budget global de 248 milliards de dinars. «C'était, rappelons-le, le président de la République Abdelaziz Bouteflika qui avait à travers ses visites dans ces wilayas, procédé à l'inauguration de plusieurs projets en prenant en considération les préoccupations de chaque wilayas». M.Medelci a fait remarquer que les députés ont exprimé la volonté de renforcer la relation entre le politique et l'économique en prenant en considération les préoccupations sociales et l'équité dans la distribution des richesses. L'élément commun de ces préoccupations, dit-il, qui ne sont pas loin de celles du gouvernement, est le programme quinquennal du président de la République présenté et adopté par les députés. «Aujourd'hui, ce programme existe. Il est clair. Chaque wilaya et chaque secteur ont toutes les informations concernant son contenu. Et donc, nous pouvons dire que nous sommes sortis des programmes globaux et généraux pour entrer dans une phase d'exécution sur le terrain». Le programme complémentaire s´ajoute à deux autres programmes spéciaux destinés au développement des wilayas du Sud et des Hauts- Plateaux. Le ministre des Finances a annoncé l'élaboration de ces deux programmes spéciaux «énormes», dotés chacun d´une enveloppe budgétaire de 200 milliards de dinars. «Ils sont en préparation et seront discutés en Conseil des ministres avant la fin de l'année». Le projet de loi de finances prévoit déjà une enveloppe budgétaire de 10 milliards de dinars destinés au développement de la distribution de gaz naturel dans les wilayas du Sud dans le cadre d´un programme spécifique pour cette zone qui connaît de graves défaillances en la matière. Parlant des investissements directs étrangers (IDE) en Algérie entre janvier 2004 et juin 2005, M.Medelci a indiqué que 169 projets totalisant un montant de 250 milliards de dinars et pouvant créer quelque 11.000 emplois, avaient été comptabilisés par l´Agence nationale de développement de l´investissement (Andi). L'élaboration du budget de l'Etat sur la base d'un baril de pétrole à 19 dollars, à l´heure où les cours mondiaux culminent à 60 dollars, rejetée unanimement par les députés, était l'autre sujet fortement contesté et commenté durant les trois jours de débats. Le ministre Medelci était plus clair et plus précis dans ses réponses sur cette question. «Je n'ai pas peur de dire que c´est un choix politique qui, de toute manière, se croise avec les références budgétaires de tous les pays exportateurs de pétrole». Citant l'exemple de l'Arabie Saoudite, le premier argentier du pays a souligné que ces pays établissent actuellement leurs budgets sur la base de prix référentiels de pétrole allant de 15 à 22 dollars. «Nous sommes donc juste au milieu», a-t-il dit et de poursuivre «qui va garantir que les prix du pétrole resteront stables? Il faut assurer notre développement pour les cinq années qui viennent pour ne pas revivre la même situation de perturbation financière des années 80 où les prix de pétrole ont chuté de 40 à 7 dollars». Pour lui donc ce chiffre «n'est pas sacré mais justifié». En réponse à certains parlementaires qui ont évoqué le «manque de transparence» dans la gestion du Fonds de régulation des recettes (FRR), M.Medelci a assuré que toutes les informations sur ce fonds étaient disponibles et publiables. Le fonds a, selon lui, cumulé, depuis sa création en 2000 jusqu'à fin octobre 2005, des recettes de 2551 milliards de dinars et a remboursé 1047 milliards de dinars de dette publique intérieure et extérieure, dégageant un solde de 1 504 milliards de dinars. Selon le représentant de l'Exécutif, ce fonds produit annuellement 2 à 3% d´intérêts, «fruit du placement d´une partie des ressources du fonds sur les marchés financiers». Un autre point a été abordé par M.Medelci relatif à la modernisation de la gestion du budget de l'Etat. Il a indiqué que plusieurs mécanismes budgétaires, y compris le mode de dotations par département ministériel et le mode de paiement des entrepreneurs qui réalisent les projets publics seront révisés. «Nous allons annuler le mode des quotas et procéder selon le principe: le secteur a besoin de combien pour faire quoi. Les responsables de différents secteurs seront donc jugés selon ce qu'ils réalisent et non pas selon ce qu'ils dépensent», a expliqué le premier responsable financier. «Une fois cette réforme achevée, le gouvernement pourra établir les lois de règlement». Concernant enfin la crainte exprimée par nombre d´intervenants de voir les prix des carburants augmenter de nouveau, le ministre a assuré que le projet de loi ne prévoit aucune mesure de ce genre sauf la proposition d´augmenter le prix de la vignette sur les véhicules roulant au gasoil afin, a-t-il dit, d´inciter les conducteurs à opter pour l´essence sans plomb, beaucoup moins polluante. Le vote par l´APN du projet de loi de finances pour 2006 est programmé pour mardi prochain.