Débat n S'exprimant jeudi au forum d'El-Moudjahid, Mourad Medelci s'est attardé sur la situation financière du pays et n'a pas manqué d'aborder la pénurie du lait et son témoignage au procès Khalifa. «Je n'ai que de bonnes nouvelles», a lancé d'emblée, jeudi, le ministre des Finances à l'adresse de l'assistance présente au forum du quotidien El-Moudjahid. Tout au long du débat, Mourad Medelci a explicitement affiché sa satisfaction quant à la situation financière du pays et aux avancées réalisées dans le cadre de la réforme globale du secteur. La première «bonne nouvelle» du premier argentier du pays concerne la croissance hors hydrocarbures qui a atteint durant l'exercice écoulé un taux de 5,3% contre seulement 4,7 % en 2005. De même que la croissance «physique» (le volume de production) du secteur des hydrocarbures a atteint la barre des 10 %, soit une performance qui n'est pas due à la hausse des prix de pétrole, fait remarquer M. Medelci mais à l'importance des investissements consentis. L'excédent de la balance des paiements a été de 19 milliards de dollars, soit un milliard de plus que l'année 2005, un chiffre qui «aurait été plus significatif, si l'Algérie n'avait pas remboursé durant le même exercice une bonne partie de sa dette extérieure». Dans le cadre de la mise en œuvre des différents programmes de soutien à la croissance, l'orateur a noté que 85 % des projets inscrits en 2006, «ont été notifiés en termes d'autorisation de crédit». Les crédits à l'économie ont été, quant à eux, de 1 942 milliards de dinars, soit une hausse de 10,7% par rapport à 2005 et «pour la première fois, affirme l'orateur, le privé est passé devant le secteur public», ce qui traduit clairement la tendance lourde de l'économie nationale qui «se dirige à pas sûrs vers une économie de marché». Le ministre enchaîne sur les premières retombées des réformes engagées. Il souligne, dans ce sens, une hausse significative du taux de recouvrement de la fiscalité ordinaire qui ne cesse d'enregistrer des «progrès d'année en année» et qui a réalisé un bond de 12 % en 2006. «C'est le fruit des réajustements apportés au système de recouvrement» mais aussi «à la politique du gouvernement qui consiste à lutter contre les exonérations tout en tirant vers le bas la pression fiscale sur les opérateurs économiques», fait-il remarquer. Dans le même cadre, Medelci rappelle que la Direction des grandes entreprises (DGE) est opérationnelle et «nous allons vers la multiplication des antennes locales en 2008». La fausse note, pour ainsi dire, du reluisant bilan dressé par Medelci, concerne l'inflation qui en dépit «des régulateurs mis en place» pour la juguler, a gagné près d'un point sur l'année 2005 pour se fixer à 2,5 %. Le ministre explique cette contre-performance par les surliquidités induites par les mesures sociales prises par le gouvernement, notamment la hausse des salaires de la Fonction publique et du secteur économique décidées par la tripartite. Concernant une éventuelle révision du taux de l'IRG, M. Medelci a indiqué que celle-ci pourrait intervenir dans le cadre de la loi de finances 2008 et que la loi complémentaire 2007 «ne portera pas sur des programmes complémentaires importants» mais se contentera «seulement d'apporter quelques réajustements». Un répit pour les transformateurs du lait l Interpellé sur la pénurie du lait sur le marché national, Mourad Medelci a tenu à rassurer les consommateurs et les producteurs quant à la volonté du gouvernement de tout mettre en œuvre pour que ce produit de première nécessité ne vienne pas à manquer et surtout pour que le simple citoyen puisse l'acquérir à un prix raisonnable. Ainsi, il a fait savoir que «dans l'attente de la mise en place d'un office interprofessionnel», le gouvernement a dégagé une enveloppe de 10,5 milliards de dinars au profit de l'entreprise Giplait pour assurer l'importation du lait en poudre qui, à son tour, approvisionnera les transformateurs privés en matière première sans «aucune augmentation du prix». A condition, avertit le ministre, de «n'en faire que du lait et à 25 DA».