Candidat à sa propre succession, il nous livre ses pensées et parle de son programme. Le candidat du FFS à l'APW de Tizi Ouzou, M.Rabah Aïssat, a bien voulu répondre aux questions de L'Expression. De nature très sociable, cartésien de formation par son passé de mathématicien, ayant longtemps dirigé un technicum où il s'était distingué par ses qualités de pédagogue averti et aussi militant dévoué à la cause commune, il était le président de l'APW sortante. Une APW élue dans des conditions difficiles mais qui a pu et su, malgré les contraintes de l'époque, faire dans l'essentiel et l'urgence. Candidat à sa propre succession, M.Rabah Aïssat nous livre ses pensées et parle de son programme; un programme qui dit: il sera plutôt politique car «que peut-on faire d'important en 20 mois?» L'Expression: M. Aïssat peut-on connaître les grandes lignes des interventions publiques du FFS dans la wilaya? M.Aïssat: Il y aura de nombreux meetings importants tant au niveau des daïras que du chef-lieu de wilaya. Ces sorties seront animées aussi bien par les responsables nationaux que par des membres du directoire. A noter que M.Ali Laskri, Karim Tabbou et d'autres membres de la direction nationale seront amenés à intervenir aux côtés des responsables locaux et des candidats aux locales. M.Aïssat, le fait que vous soyez président du directoire en tant que candidat à votre propre succession, cela doit être gênant... Pas du tout. Vous savez le rôle de président de directoire de campagne n'est nullement contraignant. Il est demandé juste de veiller à une répartition équitable des tâches de chacun et aussi faire en sorte que l'organisation soit bonne. Comme il faut de même veiller à évaluer les besoins et cibler les interventions pour les meetings. Peut-on vous demander en tant que citoyen d'évaluer les chances de votre parti? Surtout répondez honnêtement... (Sourire...) Je serai franc et sincère car je ne vois pas en quoi cette question pourrait être gênante. Le FFS n'est pas né d'hier, le parti est connu et a une histoire ! Sachez cependant que nous faisons confiance à la population. Il faut dire que le FFS a eu souvent tort d'avoir eu raison trop tôt ! Comme je vous le disais tout à l'heure, j'ai eu à remarquer agréablement que, lors des premières sorties effectuées sur le terrain, l'engouement des populations pour les thèses du FFS est plus fort que jamais! Revenons à la gestion, que pouvez-vous faire en 20 mois? Cette fois et on le comprend, le mandat sera politique. il faut dire que notre parti ne peut laisser la région entre les mains de ceux qui veulent normaliser ce bastion des luttes démocratiques à tout prix. Le pouvoir et ce, depuis longtemps, a commencé son travail dans cette direction afin de briser l'élan démocratique de la Kabylie. Ceci explique en gros la participation du FFS aux partielles. Nous essayons de démontrer que le FFS est toujours là aux côtés des populations, y compris lors des moments les plus difficiles. Peut-on avoir les grands axes de votre programme? Nous allons situer les urgences ensuite expliquer aux populations les enjeux politiques tant régionaux que nationaux. A partir des acquis de notre court passage à l'APW sortante, on va sérier les problèmes et tenter d'apporter les solutions idoines. La région a accusé un retard certain en matière de développement. On a parlé du programme spécial dit «programme présidentiel», mais on n'a rien vu venir ! Aussi, durant cette courte période, nous allons relancer et mettre en évidence la nécessité d'un programme ambitieux de mise à niveau. Jusqu'à présent, aucun programme d'envergure n'est visible sur le terrain concret. Ce que l'on a retenu c'est par contre la délocalisation de l'usine d'insuline et le rêve d'un stade de 70.000 places réduit à 40.000 avant que de disparaître carrément! Pouvez-vous être plus pragmatique? Dans l'immédiat, nous pensons d'abord à la lutte contre les maux sociaux. Nous allons essayer de rétablir l'ordre en faisant pression sur les services concernés. Ensuite inciter à l'investissement, avec le retour de la sérénité, on peut faciliter les procédures administratives. Il nous faut aussi préserver les établissements éducatifs car c'est la base de la société. Il y aussi lieu de réactiver les projets en attente par exemple, le barrage du Tleta. Et pour ce qui concerne les cas sociaux... Il y a tout un programme en ce domaine, ainsi l'habitat pourrait être activé avec les aides à la construction assez consistant. Nous prônons un allègement des procédures (acte de propriété, permis de construire, et étude anticipée). La décision peut être prise au niveau de la wilaya afin de consommer rapidement cette enveloppe et en demander une autre. En ce qui concerne les démunis, l'APW a toujours consacré une enveloppe destinée aux AC lesquelles se chargent de les ventiler. Et si on parlait des alliances? Le FFS est un parti autonome qui a toujours fait cavalier seul. Les autres ont toujours compris en retard notre façon de voir les choses. Il est certain qu'au niveau de quelques localités et avec la machination du pouvoir (nombre de partis inexistants jusque-là et listes d'indépendants), il n'y aura pas facilement de majorité absolue, et dans ce cas pour gérer et débloquer les assemblées locales, on aura certainement l'obligation de recourir à ce genre de procédure. L'objectif étant de ne pas pénaliser la population. Un dernier mot, M.Aïssat... Je ne puis qu'inviter les citoyens à aller en masse aux urnes dans la sérénité et la tranquillité. Je veux également ajouter que la région a besoin de tranquillité, de sérénité, de paix et aussi de développement.