Cette tendance haineuse à l'égard de nos particularismes et diversités historiques et culturelles a un seul nom, l'intégrisme islamiste et ses relents obscurantistes hostiles à toute pluralité, voire à l'identité propre d'une société et d'un pays. La haine se fait exprimer ces derniers temps sous des formes les plus primitives qui puissent exister. Cette perverse attitude touche la scène politique comme elle cible aussi la vie sociétale en général.Ce nouveau «mode opératoire» exploite des espaces et profite des brèches qui se présentent sournoisement pour inonder la vie publique de ses fiels et de ses «excréments» les plus nauséabonds. C'est ce qui vient de se produire avant-hier avec l'intronisation de la fille de notre Grand Sud, Adrar, la nommée Khadidja Benhamou comme Miss Algérie de l'année 2018. Cette annonce n'a pas tardé pour que les langues commencent à se délier dans le sens le plus abject à l'encontre de la lauréate de ce titre honorifique de beauté et ces critères multiples en la matière. Les réseaux sociaux, les sites et autres supports médiatiques foisonnaient de propos racistes, xénophobes à l'égard de cette charmante femme qui porte les couleurs de notre magnifique Grand Sud et ses charmes les plus envoûtants et enivrants. Pour cause, sa peau qui ne fait pas l'«unanimité» de semblants puristes et créatures sorties de la cuisse de Jupiter. Cette facette qui écorne les valeurs universelles de l'humanité comme quintessence de la différence et une mosaïque qui constitue une source de richesse du genre humain, trouve son origine dans les déformations culturelles, politiques et sociales auxquelles fait face la société algérienne en proie à des approches censitaires, misogynes et monolithiques. Le climat délétère dont fait preuve la scène politique nationale et sociétale dans son ensemble, a permis l'émergence de ces relents de haine et de rejet de l'Autre, qui n'est que la face qui constitue le socle de notre «moi» collectif à nous tous. L'affaire de la Miss Algérie n'est que l'arbre qui cache la forêt de la misère culturelle et politique qui frappe de plein fouet les ressorts et les structures de la société livrée à une espèce d'hybridité qui s'annonce chaotique pour un pays qui est pluriel et multiple de par son histoire, sa géographie et sa nature. C'est le cas de la néophyte et bigote de pacotille, à savoir l'innommable Naïma Salhi, une semblante de députée dépourvue de toute notion qui a trait à la pensée basique et à la culture rudimentaire. Quand cette inculte et islamiste version saugrenue et opportuniste de la manière des plus primaires s'attaque à l'histoire ancestrale de la Numidie et de son roi que l'on nommé «Aguelid» en le qualifiant de «chien des Romains», cela mérite une halte pour resituer l'histoire et redresser cette molosse en mal de dressage. Ce racisme primaire est porteur de tous les dangers ciblant la cohésion sociale et l'unité du pays. Cette esbroufe qui n'a pas appris des annales de l'histoire sur les guerres puniques et de l'histoire tout court, veut arrêter le temps de l'histoire et sa marche pour imbiber le processus historique de notre pays dans un carcan ubuesque d'une arabité omniprésente et omnipotente voire inaugurale. C'est dire que cette somme de vétilles et de miasmes est un danger pour la santé publique, elle frise la démence et la schizophrénie. Cette tendance haineuse à l'égard de nos particularismes et diversités historiques et culturelles a un seul nom, l'intégrisme islamiste et ses relents obscurantistes hostiles à toute pluralité et diversité, voire à l'identité propre d'une société. Depuis que l'amazighité de l'Algérie a été replacée dans son giron constitutionnel naturel, les voix discordantes de la «fitna» n'ont pas cessé de déverser leur venin et leur fiel sur tout ce qui fait référence à cette variante longtemps occultée et marginalisée par des politicards. Le racisme et l'intolérance se sont substitués à la norme du vivre ensemble en synergie et en coexistence harmonieuse en tant que nation homogène et soudée dans le cadre de l'unité nationale qui reste, au demeurant, la seule démarche et approche qui cimente l'identité du pays et sa personnalité. L'Etat doit assumer sa tâche en sa qualité de force légitime de facto dans le but de combattre ces déviations gravissimes qui visent la dislocation de l'entité nationale, la cohésion sociale et son harmonie. Pour stopper les démons du racisme qui se déchaîne avec ostentation, l'Etat se doit de sévir en recourant à la Loi fondamentale qui est claire et nette sur l'instrumentalisation du discours de la haine, de la ségrégation et du racisme sur fond d'une pensée rétrograde et réactionnaire.