Les études de faisabilité pour les deux câbles électriques sont terminées et la phase de réalisation a commencé. Un consortium d´entreprises algériennes et étrangères va être créé pour la réalisation, l´exploitation et le financement des deux projets d´interconnexion électrique sous-marine Algérie-Espagne et Algérie-Italie par la Sardaigne, a indiqué samedi à Alger le ministre de l´Energie et des Mines. Chakib Khelil, s´exprimait, lors d´une conférence internationale sur les projets intégrés de centrales électriques et câbles transméditerranéens Algérie-Espagne et Algérie-Sardaigne-Italie. «L´objectif essentiel de cette rencontre est de susciter l´intérêt de partenaires étrangers et de mettre en place des sociétés de partenariat pour l´étude, la conception, la construction, l´exploitation et le financement» de ces projets, a-t-il indiqué. Enumérant les différentes actions menées par l´Algérie depuis la Déclaration de Barcelone en 1995 sur le plan législatif, institutionnel et économique, le ministre a informé l'assistance sur le projet de protocole portant sur la création d´une société de partenariat. Ce dernier permettra d'accomplir les différentes phases du projet d´interconnexion électrique relié à une centrale électrique, mis à leur disposition pour examen et éventuellement la signature avec la partie algérienne. Les études de faisabilité pour les deux câbles électriques sont terminées, a-t-il dit, avant d´en conclure que la phase de réalisation a commencé. Concernant les sociétés devant constituer ce consortium, M.Khelil a expliqué que des entreprises algérienne, espagnole et italienne vont collaborer ensemble comme cela a déjà été fait pour le Medgaz (projet second gazoduc Algérie-Espagne), a-t-il dit. Notons qu'à travers le Medgaz, l'Algérie fournira à l'Espagne 4 milliards de m3 en 2007, date d´entrée en service du gazoduc. Par ailleurs, la coopération dans ce domaine s'est traduite par l'inauguration en mars 2004 d'une usine de production de gaz propylène à Tarragone (côte nord-est de l'Espagne), d'une capacité de 220.000 tonnes par an. Pour le ministre, les partenaires algériens qui s´impliqueront dans ces projets sont ceux avec lesquels les compagnies européennes ont toujours coopéré, en l´occurrence Sonatrach, Sonelgaz et Algerian Energy Company (AEC). Soulignant qu´il ne pouvait pas devancer les partenaires concernés sur la question du financement, le ministre devait évoquer tout de même la possibilité d´un démarrage avec un financement à 40% du côté algérien (Sonatrach, Sonelgaz et AEC) et 60% pour les autres partenaires. De son côté, le P-DG de Sonelgaz, M.Nouredine Bouterfa, a indiqué qu´il existait une intention bien réelle d´instituer une complémentarité dans les relations d´échanges énergétiques commerciaux entre les pays du Maghreb et ceux du Sud de l´Europe. En effet, l'Algérie, l'un des principaux fournisseurs de gaz naturel de l'Europe, consciente des profonds bouleversements visant le secteur de l'électricité et du gaz en Europe, ne pouvait rester en marge de ces transformations. Ces dernières sont basées sur la volonté de constituer un marché unique de l'énergie où cette dernière pourrait circuler librement et faire l'objet de transactions commerciales dans le cadre d'une saine concurrence. La caractéristique de ces projets est qu'à travers une interconnexion électrique directe Algérie-Europe, les unités de production d'électricité implantées en Algérie et destinées à l'exportation sont de facto des éléments du système d'approvisionnement électrique de l'Europe. Ces projets qui renforceront la sécurité d'alimentation européenne en énergie ont également la caractéristique d'être intégrés au réseau de transport européen et de participer ainsi aux sollicitations du marché.