Finalement, le FLN est le «grand gagnant» de ces partielles en Kabylie. La Kabylie est plongée depuis quelques jours dans une ambiance qu'elle n'a pas connue depuis au moins 1999. En effet, c'est dans une atmosphère assez bon enfant que des partis et autres personnalités politiques s'affrontent en vantant à qui mieux-mieux chacun son programme. L'atmosphère est des plus calmes et les citoyens se donnent ainsi le temps de comparer et de réfléchir sur le ou les candidats en mesure d'apporter un plus à la gestion locale. Les partis disent par le truchement de leurs candidats pour certains et par la voix de leurs leaders pour d'autres que la halte du 24 novembre n'est pas une fin en soi, mais plutôt le début de quelque chose de beaucoup plus important. Tous en ont vu, il est vrai, les locales de 2007! Ainsi, le FLN qui revient sur la scène après s'être longtemps éclipsé de Kabylie, même si les choses sont encore loin d'être comme il l'entend, ses militants et notamment ses structures qu'il a pris le soin de maintenir en veilleuse, semblent se réveiller pour affronter non seulement le scrutin annoncé mais en sus se préparer au rendez-vous de 2007 et surtout signer son retour sur la scène avec cette élection. Finalement, le FLN est le «grand gagnant» de ces partielles en Kabylie et ce, quelle que soit l'issue du scrutin. L'autre parti qui semble pouvoir «tirer les marrons du feu» durant ces élections est certes le RND. Un parti qui n'est pas encore réellement installé dans la région et qui peut avec le rendez-vous du 24 novembre signer son entrée officiellement. Certes, déjà par le passé, le RND a eu quelques élus tant aux APC qu'à l'APW mais ce sera l'occasion pour lui de peser sur la scène régionale avec l'entrée en lice de candidats qui aspirent à gérer et à démontrer qu'ils sont comme les autres, sinon meilleurs comme le disaient certains de ses candidats. Le seul parti qui semble à la traîne en Kabylie, est le MSP, qui n'a pu présenter de candidats que dans quatre communes et à l'APW. Il est à souligner que ce parti ne s'est pas réellement installé dans la région et son idéologie n'emballe guère les citoyens, surtout que feu Nahnah a eu des mots malheureux lors de la mort du chantre de l'amazighité, Matoub Lounès. Issus du terroir, prenant en charge la revendication culturelle, les deux partis démocratiques que sont le FFS et le RCD ne semblent pas logés à la même enseigne. Ainsi, le vieux parti d'opposition qui a connu bien des mésaventures avec l'étape de la dissolution, semble revenir et en force sur la scène avec une présence assez forte et un discours toujours égal à lui-même. L'autre parti qui guigne les locales dans le camp démocratique est le RCD. Les chances du parti du Dr Saïd Sadi semblent s'être renforcées avec les déplacements tous azimuts de Saïd Sadi depuis deux ans dans toutes les villes et tous les villages de la région. Un homme politique issu lui aussi du grand mouvement d'Avril 1980, Saïd Khellil disait lors d'une discussion à bâtons rompus que «ce scrutin est en fait une sorte d'échauffement pour le rendez-vous de 2007. Les choses sérieuses ne commenceront qu'à ce moment-là! Il faut aussi souligner le retour des débats et du politique alors qu'une représentation préfabriquée et pour des enjeux qui ne nous intéressent pas, ont tenté de squatter la scène politique». Comme on le voit, la scène régionale se réveille et les débats ont repris en Kabylie.