Un tourisme durable, social et solidaire Afin d'éviter les retombées négatives de ce retour au premier plan de notre Sahara, la solution réside dans un tourisme durable, social et solidaire. C'est ce qu'est en train de faire l'association «Sauver l'imzad». Le Grand Sud est en effet un endroit unique qui suscite des sensations fortes. Avec le retour de la sécurité dans le pays, touristes locaux et étrangers en ont fait l'endroit où aller au moins une fois dans sa vie! C'est même la grande mode du moment chez nos jeunes. Le réveillon de fin d'année où il a volé la vedette aux destinations habituelles en est la meilleure preuve. La Tunisie a été obligée de casser les prix. En vain! La beauté de notre «Sahara» ne peut être concurrencée. Le Sahara, un désert qui est en train de retrouver...la vie!Néanmoins, ce succès risque de provoquer un tourisme de masse, avec ses conséquences désastreuses sur la nature, mais également sur la population locale. Ce qui s'est passé à Taghit (Béchar) en fin d'année dernière en est la meilleure preuve. Sites archéologiques saccagés, dunes qui ont pris la couleur des sacs plastiques et population locale qui se révolte contre ces vacanciers qu'ils voient comme des «envahisseurs». Comment faire pour éviter cette situation dramatique? Une seule solution: un tourisme durable, social et solidaire. Une belle et jolie phrase que l'on peut sortir pour impressionner ses amis. Mais concrètement, comment réussir ce pari? C'est ce qu'est en train de faire l'association «Sauvez l'imzad» qui a organisé durant toute la semaine dernière un colloque international sur les pratiques sportives traditionnelles et le tourisme culturel durable. Des experts du monde entier ont été conviés pour promouvoir ce patrimoine immatériel qui est un bon produit touristique, qui offre de l'emploi et de la richesse à la population locale. Au-delà de la sauvegarde de ces richesses ancestrales que l'association aspire à inscrire au patrimoine mondial de l'Unesco comme elle l'a fait avec l'imzad, c'est le développement du sud du pays qui est en jeu. Cette région sensible, livrée à de grands problèmes sociaux, à l'image du chômage. Allons-nous construire des usines pour pallier cela? Ce serait n'avoir aucune vision et opter pour la facilité. La solution réside donc dans ce tourisme durable qui profite à tous. On a pu avoir un aperçu grandeur nature de la chose lors de la tenue de ce colloque. Passons le fait que les produits consommés lors de cet événement sont presque à 100% de la région, il y a de grandes retombées sociales sur la population. Que ce soit des groupes folkloriques, les artistes de la région, les jeunes qui pratiquent ces sports ancestraux ou bien tout simplement ceux qui travaillent dans les services, ils étaient tous gagnants. A l'image des sportifs qui ont remporté de gros chèques dans les tournois organisés lors de ce colloque international qui leur ouvre également une porte pour faire découvrir leurs talents. Vous allez dire oui, mais c'est juste un grain de sable dans le Sahara, car c'est avec les petites choses que commencent les grandes. Et ces petites choses ne sont pas périodiques à Dar el imzad puisque cette maison internationale des artistes offre un refuge aux artistes, un toit et un travail pour pouvoir exprimer au mieux leurs talents. Ce sont eux qui profitent pleinement des retombées de l'association. Comme le rappelle avec beaucoup d'émotion Kaki, un Targui de la région. Et il ne se fait pas prier pour envoyer ses vifs remerciements à la femme qui a permis de faire sortir du néant ses arts et d'en faire profiter la population, à savoir Farida Sellal; présidente de l'association «L'imzad». Cette amoureuse du «Ténéré» est adulée de Tamanrasset-ville jusqu'au fin fond de l'Ahaggar. Les grands l'appellent respectueusement «Madame», les enfants «Tata». Ils se précipitent tous pour la saluer et surtout la remercier, car, comme ils le disent très fièrement: «Elle est en train de sauver le...Sahara!».