Manifestation La wilaya de Tamanrasset abrite, dès aujourd?hui, et ce, jusqu?au 3 avril un colloque international sur l'imzad. Mise sur pied, à l?initiative de l?association Sauver l?imzad de Tamanrasset et sous le patronage du ministère de la Culture et de la Communication et avec le soutien de l?Unesco, cette manifestation culturelle et artistique regroupe des spécialistes nationaux et internationaux, des pays frontaliers notamment, des hommes de lettres et des chercheurs en anthropologie. Le programme de ce colloque prévoit des communications liées notamment à l?histoire de l'imzad en tant qu'art ancré dans la culture targuie, la sauvegarde de cet art, modes de transmission et pédagogie, ainsi que le rôle de l?imzad dans le monde d'aujourd'hui en tant que référent identitaire pour les femmes et outil de lutte contre la pauvreté dans la société. Par ailleurs, outre une cérémonie de remise de prix aux lauréates de la première promotion de formation à l?imzad, des soirées artistiques et randonnées touristiques figurent au menu de cette manifestation internationale. Le patrimoine artistique imzad des régions de l?Ahaggar et de l'Ajjer demeure parmi les genres lyriques séculaires constituant un des référents identitaires de la population targuie qui s?attelle à la préservation de ce legs ancestral. L?imzad, terme désignant un instrument musical, occupe une place de choix parmi tant d?autres instruments et outils musicaux, en l?occurrence le tindi, le tahiguelt, l'aguelal et le tezemart dont la création est puisée des vicissitudes qui ont marqué l?existence des tribus targuies dans cette vaste région du pays. Disposant d'une unique corde tendue, l?imzad demeure l?apanage de la femme targuie qui s?en servait pour exprimer, lors des différentes fêtes locales, religieuses et nationales, et à travers des chants, l?amour, le patriotisme, sa vie quotidienne et ses sentiments. Ainsi, la femme targuie, soucieuse de la préservation de ce patrimoine artistique et culturel, s?emploie à inculquer ce genre de musique et de remettre la maîtrise de ce métier à d?autres femmes, notamment de la nouvelle génération pour assurer la pérennité de pareils legs. Toutefois, l?imzad bute sur différentes contraintes susceptibles d?influer négativement sur son existence et son développement, vu le manque d?intérêt de la nouvelle génération pour l?imzad. Pour faire face à cette situation, l?association locale Sauver l?imzad, créée en octobre 2003, s?emploie, en usant des moyens dont elle dispose, à la préservation de cet héritage artistique à travers la formation de jeunes élèves. A ce titre, la première promotion composée de 40 filles est, depuis le mois de mars 2004, en cours de formation en imzad à l?Institut national spécialisé de la formation professionnelle (Insfp) à Tamanrasset.