Le commerce de la drogue et le crime organisé transnational constituent une véritable menace pour la planète entière. Aucun pays n'est épargné par ce phénomène grandissant. Les chiffres avancés par les agences internationales de lutte contre ce fléau sont effarants, voire astronomiques. Rien que pour le chiffre d'affaires réalisé par les trafiquants, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onduc) avance le chiffre de 320 milliards de dollars. Intervenant hier lors du Séminaire international sur la lutte contre la drogue et les stupéfiants, organisé à l'hôtel Riadh de Sidi Fredj par le ministère de la justice, le conseiller juridique de l'Onduc, M.Bernard Leroy, a estimé que «le nombre total d'usagers de produits stupéfiants qui s'élève à 200 millions de personnes dans le monde, soit 5% de la population des 15-64 ans, selon le dernier bilan de l'ONU, constitue une vraie menace contre la société». Cependant, les chiffres cités ci-dessus ne sont qu'approximatifs. Aujourd'hui, nul ne peut établir le chiffre exact. Le chiffre d'affaires donné par l'Office national de la lutte contre la toxicomanie s'élève à 500 milliards de dollars. Les services chargés de la lutte contre ce fléau indiquent, et à maintes reprises, que l'Algérie n'est pas vraiment menacée par les trafiquants de stupéfiants. Néanmoins, notre pays constitue tout de même un vrai point de transit. En effet, les quantités importantes de drogue saisie à travers le territoire national par les services concernés (la Gendarmerie nationale, la police...), attestent de l'ampleur que prend ce phénomène. Les zones frontalières de l'ouest et du sud-ouest du pays sont les plus touchées par ce fléau. Et ce qui ajoute de l'huile sur le feu, c'est l'incapacité des gardes-frontières à canaliser leurs forces, vu l'immensité de la bande frontalière ouest du pays, et pour ainsi dire, l'impossibilité de mettre la main sur les quantités de cannabis, notamment celui en provenance du Maroc. Ce pays, à lui seul, produit annuellement 400 millions de tonnes de cannabis. La moitié de cette quantité, destinée à «l'exportation», transite par l'Algérie, pour atterrir en Europe, en Asie, voire même en Amérique. Le conseiller juridique de l'Onduc, M.Bernard Leroy, a par ailleurs estimé que le monde compte actuellement 160 millions d'usagers de cannabis, 26 millions d'usagers d'amphétamines, 13 millions d'usagers de cocaïne, 10 millions d'usagers d'héroïne et 7 millions d'usagers d'ecstasy. Selon certains experts, la commercialisation de la drogue coûte 120 milliards de dollars, chaque année, aux 170 pays touchés par ce phénomène.«Chaque Etat a le devoir impérieux d'empêcher que les ravages de la drogue ne viennent s'ajouter à ceux de l'alcool», et pour y parvenir, il a estimé nécessaire que chaque Etat se dote d'une législation «appropriée» et l'applique «efficacement». Dans ce contexte, Leroy a indiqué que les magistrats «par les décisions qu'ils sont appelés à prendre et les jugements qu'ils sont appelés à rendre, sont le maillon décisif de la lutte contre la drogue». Il a rappelé, à cet égard, que l'Onudc et l'Algérie ont initié un processus «très ambitieux» de coopération dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la corruption, le crime organisé transnational, le blanchiment d'argent et la drogue.