Le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, est plus que jamais déterminé à en finir avec les contrôleurs d'automobiles ripoux. Depuis la mise en application de la loi assignant les automobilistes à passer leurs véhicules au contrôle technique, 6 agences, parmi 120, se sont vues retirer l'agrément. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III, le ministre des Transports, a prévenu: «Désormais, que pour toute défaillance remarquée, nous n'hésiterons pas à frapper fort». Il a indiqué, en outre, que les 6 agences, dont l'agrément a été retiré sont toutes issues du secteur privé. «Les ingénieurs activant dans ces points continuent encore de travailler avec l'ancien logiciel. Dorénavant, poursuit-il, les propriétaires privés seront obligés à plomber leurs appareils. Aussi, on ne permettra plus l'intervention humaine dans ces contrôles. On doit donc laisser cette tâche à la machine, elle est plus fiable et plus performante». A en croire le ministre des Transports, plusieurs incohérences ont été signalées au niveau des points de contrôles privés, sinon, a-t-il tenu à argumenter «comment explique-t-on le fait que parmi les véhicules contrôlés chez les privés, seulement 1% ont été rejetés, tandis que chez les stations de l'Etat on en compte 10%». «Les statistiques n'inspirent plus confiance» lâche M.Maghlaoui. En effet, ce genre de pratique devient de plus en plus fréquent dans notre pays. Le contrôle automobile, notamment les véhicules dépassant les 20 ans, s'il se fait avec rigueur, coûtera au propriétaire de la voiture les yeux de la tête. La suspension, le système de freinage et de la direction sont souvent détériorés. Les automobilistes, pensant plus aux dépenses qu'à leur propre vie et à celle des autres, préfèrent verser des bakchichs que de réparer leurs véhicules. Devant cet état de fait, les propriétaires des agences de contrôle, de leur côté, trouvent l'occasion propice pour exiger des pots-de-vin. Pour parer à ce genre de pratique qui, en l'absence de l'Etat, va certainement se généraliser, le ministre des Transports a annoncé que son secteur procédera prochainement à la mise en place d'agents appelés «les contrôles des contrôles», soit l'équivalent de la police des polices dans le corps de sécurité. Par ailleurs, depuis l'instauration du système de contrôle des voitures, au mois de juillet dernier, sur les 238.000 véhicules de tourisme contrôlés, 22.000 ont été interdits à la circulation, soit 10%. Le ministre des Transports a indiqué que, à partir du 1er décembre prochain, c'est au tour des véhicules de plus de 15 ans de passer au contrôle. En ce sens, il a souligné que plus de 340.000 véhicules seront concernés par cette opération. Le ministre des Transports, parle de la régression du nombre des accidents de la route depuis la mise en application de ce procédé. «Grâce à cette opération, nous avons pu épargner 600 vies humaines et plus de 6000 blessés. Aussi, cela a fait gagner à l'Etat 600 millions de dollars» a-t-il conclu.