Le problème essentiel pour les formateurs de l'INI demeure les bas salaires que peut fournir une entreprise publique. La problématique du partenariat INI-Entreprises, notamment dans le domaine de l'emploi, a été au centre des travaux du premier forum INI-Entreprises qui s'est tenu lundi au siège de l'Institut national de formation en informatique (INI). Ce forum s'est tenu à la veille du Sommet mondial de la société de l'information (Smsi) qui doit se tenir du 16 au 18 novembre à Tunis, pays qui est classé 34e parmi 104 pays utilisant les technologies de communication, précédant l'Italie et la Russie. En marge de ce sommet, doit se tenir le salon ITC 4 ALL auquel participe le premier opérateur de téléphonie mobile, Mobilis. Le problème essentiel pour les formateurs de l'INI demeure les bas salaires, que peut fournir une entreprise publique à un ingénieur sortant de l'Institut, qui varient entre 8000 et 15.000 dinars, une bagatelle que d'aucuns qualifient de plaisanterie, comparée aux rémunérations offertes par d'autres employeurs privés, a estimé Nadji Medjaoui, directeur des études et vice-président de la conférence. Aussi, constate-t-on, a-t-il dit, une ruée vers les entreprises privées comme Djezzy, Watanya ou Condor, ...Il est également relevé une certaine frénésie de départ vers l'étranger qui se trouve «friand» de jeunes diplômés algériens comme le Canada, l'Australie et aussi l'Allemagne où de larges facilités leur sont accordées dans les démarches et une certaine souplesse dans la constitution des dossiers des candidats. Les banques pour leur part commencent à jouer le jeu comme la BDL qui a programmé une insertion des diplômés de l'INI en vue d'une réelle intégration. Les responsables de l'INI aspirent à l'établissement d'une convention avec les entreprises pour une intégration équivalente à celle des stagiaires qui sortent des centres de formation professionnelle qui bénéficient généralement en fin de stage, d'une insertion dans les différents ministères et organismes gouvernementaux. Les entreprises, qui manquent le plus souvent de locaux, de matériel, d'encadrement et suffisamment de fonds pour assurer une insertion réelle, «ne savent pas investir pour l'avenir» estime-t-on toutefois parmi les participants au forum. Elles ne sont pas non plus suffisamment aguerries aux métiers de l'informatique. Lorsqu'une société de services «écran» facture à ses entreprises-clientes 40.000 à 80.000 dinars le salaire d'un ingénieur, cet organisme accepte sans rechigner l'organigramme de salaires proposé. Mais, regrettent des responsables de l'INI, lorsqu'un ingénieur effectue seul ces démarches, il est voué à un échec certain. Expliquant cette frilosité des entreprises à exploiter les potentialités des ingénieurs informaticiens, Medjaoui dira qu'il existe certes un problème de communication et d'organisation chez les entreprises qui ne maîtrisent pas ce métier «nouveau», ni au niveau des réseaux, ni ceux de l'informatique ou de technique. Aucune stratégie d'insertion ne peut réussir pour les raisons de salaires évoquées plus haut. Les pouvoirs publics, nous a-t-on assuré à l'INI, sont au courant de ce problème. Il a été proposé la création d'un groupe de travail permanent avec la Sonelgaz pour préparer une insertion dans l'entreprise. Créé en 1969, l'INI forme deux catégories d'ingénieurs qui évoluent dans les systèmes d'information et de l'informatique. En conclusion, on peut dire que l'INI est en mesure de répondre aux attentes de l'entreprise algérienne en assurant une formation continue, la recherche, le développement, les stages et surtout l'aide au recrutement de jeunes diplômés. Des mécanismes pour renforcer un partenariat actif entre l'INI et l'entreprise doivent être mis en place pour amorcer un dialogue et un débat autour du rapprochement entre l'université et les entreprises.