L'attaque a été soudaine et brutale Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a condamné «fermement» l'attaque, qualifiée de «lâche» par le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki. Les forces de sécurité kényanes ont mis fin hier matin à l'attaque des islamistes somaliens Shebab contre un complexe hôtelier de Nairobi, après un siège de près de vingt heures, alors que le président Uhuru Kenyatta a fait état d'un bilan provisoire de 14 morts. «Je peux vous confirmer que l'opération de sécurité au complexe Dusit s'est achevée et que tous les terroristes ont été éliminés», a déclaré M. Kenyatta lors d'une conférence de presse. Le nombre de terroristes ayant perpétré l'attaque, non précisé par M. Kenyatta, restait toutefois peu clair dans l'immédiat. Des images de vidéosurveillance diffusées par les médias kényans montrent quatre hommes équipés d'armes automatiques et de grenades progresser calmement dans le complexe. Au moins un terroriste s'est fait exploser au début de l'attaque. Une source policière a indiqué de son côté que deux assaillants ont été tués au terme d'un échange de tirs prolongé. «Ils portaient tous les deux des foulards rouges sur le front et des cartouches étaient attachées autour de leur poitrine (...) ils avaient chacun un AK-47». Le président Kenyatta a précisé qu'»en ce moment, nous avons la confirmation que 14 vies innocentes ont été perdues (...), d'autres ont été blessées». Cette attaque a rappelé aux habitants de Nairobi celle, traumatisante, menée en 2013 contre le centre commercial Westgate, faisant 67 morts lors d'un siège de 4 jours. Une source à la morgue a indiqué que 15 dépouilles mortelles ont été enregistrées: 11 Kényans, un Américain, un Britannique, et deux personnes dont la nationalité n'a pu être établie dans l'immédiat. Des proches des victimes s'étaient rassemblés à la morgue mais n'ont pas été autorisés à voir les corps. L'attaque a été revendiquée par les islamistes somaliens Shebab, et son modus operandi rappelle celui d'autres opérations à Mogadiscio: une bombe explose (kamikaze ou voiture piégée) et, dans la foulée, un commando pénètre dans l'établissement visé. Une explosion a été entendue à plus de cinq kilomètres à la ronde, suivie de tirs nourris. La brigade antiterroriste était arrivée rapidement sur place. Au moins un kamikaze s'était fait exploser non loin de l'entrée de l'hôtel Dusit, établissement d'une centaine de chambres appartenant au groupe thaïlandais Dusit Thani. Dans un communiqué à New York, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres «a condamné fermement» l'attaque, qualifiée de «lâche» par le président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki. En Ouganda, pays visé par le passé par les Shebab, le directeur du contre-terrorisme Abas Byakagaba a ordonné aux forces de sécurité de son pays d'être en état de «haute alerte». Le Kenya a déjà été la cible d'attentats de grande ampleur. Le 7 août 1998, un attentat revendiqué par Al-Qaïda contre l'ambassade américaine à Nairobi avait fait 213 morts et 5 000 blessés. Depuis l'entrée en octobre 2011 de l'armée kényane en Somalie pour combattre les Shebab, affiliés à Al-Qaïda, le pays a été durement touché.Après l'attaque du Westgate le 21 septembre 2013, un commando a abattu de sang-froid 148 personnes dans l'université de Garissa (est), pour la plupart des étudiants, le 2 avril 2015. L'attaque à Nairobi est intervenue trois ans jour pour jour après celle de la base militaire kényane d'El Adde, dans le sud de la Somalie. Les Shebab, vidéo à l'appui, avaient revendiqué avoir tué près de 200 militaires kényans, ce que les autorités kényanes ont toujours démenti.