Le Kenya paie cher sa participation à la force d'interposition de l'Union africaine en Somalie. En refusant de céder au chantage des groupes islamistes armés des Shebab, qui exigeaient son retrait de leur pays, Nairobi est frappée en plein cœur par un commando de cette sinistre organisation terroriste, sévissant habituellement à Mogadiscio et au long des côtes de la Corne de l'Afrique. Ils ont, en effet, revendiqué l'attaque, qu'ils ont présentée comme une opération de représailles à l'intervention des troupes kényanes en Somalie. "Ce que les Kényans voient à Westgate, c'est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats" en Somalie "contre les musulmans", ont-ils écrit dans leur lettre de revendication de cet horrible massacre. Pour faire de leur coup un évènement d'envergure, les Shebab ont choisi pour cible un lieu fréquenté par les ressortissants étrangers, particulièrement occidentaux, en l'occurrence le Westgate Mall, un grand centre commercial de la capitale kenyane. Il ne fait aucun doute que l'objectif était de faire le maximum de victimes pour frapper les esprits. Certes, ce but est atteint, mais le plus important ne l'est pas, à savoir faire plier le gouvernement kényan. Dans ce message à la nation, le chef de l'Etat Uhuru Kenyatta a affiché sa détermination à combattre le fléau terroriste en affirmant que le Kenya "a surmonté des attaques terroristes auparavant et il les vaincra à nouveau". Précisant avoir "personnellement perdu des membres de sa famille" dans l'attaque contre le centre commercial, il a lancé : "Ils veulent créer la peur et le découragement dans notre pays, mais nous ne nous laisserons pas intimider", avant d'ajouter : "Le terrorisme est une philosophie de lâches." Ainsi, s'ils pensaient parvenir à un changement de la position de Nairobi sur la question somalienne, les Shebab n'auront rien obtenu à travers ce lâche massacre d'innocents. Nom Adresse email