«Au total 22 883 772 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales lors des élections locales du 23 novembre 2017.» L' opération de révision exceptionnelle des listes électorales a débuté hier et s'étalera jusqu'au 6 février prochain, en prévision de l'élection présidentielle qui se déroulera le 18 avril 2019. Cette révision exceptionnelle des listes électorales intervient dans le sillage de la convocation du corps électoral et en vertu des dispositions de la loi organique relative au régime électoral. Les listes électorales sont dressées et révisées dans les 1 541 communes du pays sous le contrôle d'une commission administrative électorale, mais sans la consolidation nationale du fichier électoral. Il faut dire qu' à la veille de chaque élection des partis politiques réclament, en vain, l'assainissement du fichier électoral. Ces formations politiques ont souvent pointé du doigt «le gonflement» du fichier électoral par l'inscription d'électeurs fictifs. Pour appuyer leurs dires, ils évoquent que «le fichier électoral du Maroc, dont le nombre d'habitants est similaire à celui de l'Algérie (environ 40 millions), se situe au niveau de 17,5 millions d'électeurs alors que celui de l'Algérie a atteint actuellement 24 millions d'électeurs». Pour les partis du pouvoir «il existe des dispositions dans la Constitution et dans la loi portant Code électoral qui obligent les pouvoirs publics à remettre une copie du fichier aux partis politiques participant au scrutin». En revanche pour les formations de l'opposition, «sans cet assainissement en amont du fichier électoral, les commissions de surveillance des élections ne peuvent pas être efficaces». D'ailleurs, disent-ils «des anomalies sont à chaque fois relevées dans le système d'enregistrement des électeurs». Ainsi, les demandes d'assainissement du fichier électoral exprimées par l'opposition n'ont pas abouti à ce jour. Ces partis qualifient «le fichier électoral, la cellule d'information au niveau des wilayas...», d'outils de fraude. Ils laissent entendre qu' «un nombre d'électeurs fictifs sont utilisés en faveur de certains partis et de certaines listes électorales». En réponse à l'Union européenne, qui a demandé, en 2014, une copie du fichier national, le gouvernement, faut-il le rappeler, avait indiqué que «le fichier électoral demeure un secret d'Etat». Par ailleurs, l'assainissement prendrait beaucoup de temps. La preuve en est, pour un corps électoral moindre que celui de l' Algérie, la commission électorale indépendante tunisienne(elle gère du début jusqu'à la fin tout le processus électoral) a pris six mois pour apurer le fichier électoral. Dans cet ordre d'idées, le président de la Haute instance indépendante de surveillance des élections (Hiise) Abdelwahab Derbal, a révélé qu' «il n'y a pas de fichier national électoral, mais uniquement 1541 fichiers électoraux communaux portés chacun sur un CD». Autrement dit, il serait presque impossible de vérifier la double ou la triple inscription sur le fichier électoral. Pour Derbal, «la seule chose qui pourra assainir le fichier électoral national est l'instauration d'un numéro d'identification électronique national pour chaque électeur». Au total 22 883 772 électeurs étaient inscrits sur les listes électorales lors des élections locales du 23 novembre 2017.