Les différentes opérations de révision des listes électorales ont permis de débusquer plus d'un million d'inscrits indus : personnes décédées ou inscrites doublement sur les fichiers des APC. Ce chiffre, qui n'est certainement pas définitif, a été enregistré à l'occasion de seulement trois opérations de révision de ces listes effectuées entre octobre 2016 et septembre 2017. En effet, après avoir retiré des listes 700 000 inscrits à l'occasion de la révision annuelle d'octobre 2016 et celle opérée exceptionnellement à la veille des dernières législatives, les services des Assemblées populaires communales (APC) ont radié, cette fois-ci, plus de 300 000 personnes pour diverses raisons. «A l'occasion de la dernière révision exceptionnelle des listes électorales qui s'est déroulée entre le 30 août et le 13 septembre, 360 291 inscrits ont été radiés, dont 63 725 personnes décédées, 118 031 doublement inscrites, 173186 qui ont changé de lieu de résidence et 1278 autres ont été exclues pour perte de droits civiques», explique le directeur général des libertés publiques et des affaires juridiques au ministère de l'Intérieur, Amara Lakhdar. Ces chiffres confirment les doutes sur la taille du fichier électoral national qui est, selon les partis politiques de l'opposition notamment, «gonflée pour servir de moyen pour frauder lors des rendez-vous électoraux». En effet, certains partis ont dénoncé, à plusieurs reprises, les retards dans l'assainissement de ce fichier «devenu élastique». Leurs plaintes ont été prises en charge par les missions de l'Union européenne pour la supervision des élections qui ont, rappelons-le, soulevé dans leurs rapports sur les législatives et la présidentielle «la nécessité d'assainir le fichier électoral» avant de permettre aux partis de le consulter. Même le président de la Haute instance de surveillance des élections (HIISE), Abdelwahab Derbal, avait évoqué cette question appelant à l'assainissement de ce fichier. «Nous sommes en train de gérer un passif. Les fichiers d'état civil étaient transcrits manuellement. La numérisation nous permettra d'éviter les doubles ou les multiples inscriptions sur le fichier électoral. Désormais, tous les décès sont signalés à travers le territoire national pour permettre aux agents de l'état civil de procéder à leur radiation», souligne Amara Lakhdar, que se félicite du fait que «le nombre de radié a baissé à l'occasion de la dernière révision. Ce qui est, selon lui, une preuve que l'assainissement des listes a donné ses fruits». Outre les radiations, la dernière opération, ajoute-t-il, s'est soldées par l'enregistrement de 691 727 nouveaux inscrits, dont 412 774 personnes «ayant omis de s'inscrire sur le fichier» et «210 579 citoyens qui ont changé de lieu de résidence».