Tel est le triste constat dans lequel se trouvent les différentes zones industrielles implantées dans les quatre coins de la wilaya d'Annaba. Après avoir connu une apparence d'activité, les zones industrielles de cette grande métropole se sont enfoncées dans une léthargie qui a suscité la curiosité des responsables locaux, à leur tête, le premier responsable de la wilaya, Brahim Bengayou, président de l'exécutif, qui a effectué mercredi dernier une visite d'inspection, afin de s'enquérir des raisons qui freinent la machine des zones d'investissement, censée tourner à plein temps. Plusieurs petites et moyennes entreprises de statut privé, activant dans différentes activités industrielles et commerciales, implantées sur des centaines d'hectares, réparties entre quatre zones, totalisant quelque 200 investisseurs, sont en majorité en rade, face à un grand nombre de difficultés. Cette situation a contraint bon nombre d'entreprises à fermer et à mettre au chômage des centaines de travailleurs, en raison des difficultés financières et du problème du foncier. A signaler que l'impasse dans laquelle se trouvent ces zones ne semble ni déranger ni inquiéter outre mesure les autorités locales. D'ailleurs, c'est ce qui leur a valu une bonne douche froide et une avalanche d'instructions à exécuter avant le 31 décembre 2005. Le dénominateur commun entre la zone de Sidi Salem, El Bouni, Oued El Aneb et Berrahal est le foncier. Il faut dire que de nombreux terrains attribués depuis des années à de prétendus investisseurs sont toujours occupés, sans qu'aucune construction n'y soit réalisée. En fait, ces lots de terrain ont fait l'objet de rétrocession. Face à cette situation, le wali d'Annaba a ordonné une enquête pour récupérer les terrains inexploités. Il estime que ces terres représentent un véritable facteur de relance économique de la région. Il déclare: «Alors que des investisseurs sérieux cherchent des terrains d'assiette pour s'implanter et investir, d'autres s'approprient des dizaines d'hectares payés partiellement ou pas du tout.» Il ajoute, en demandant au premier responsable de l'agence foncière de la wilaya, d'appliquer la loi dans toute sa rigueur. «La création de nouveaux investissements consiste à dégager des terrains d'assiette qu'il faut mettre à la disposition de véritables opérateurs économiques, dont leur implantation dans les zones de la wilaya aura un impact à multi-paramètres en matière de développement local et de création de postes de travail.» Dans l'élan de cette même visite à laquelle tout l'exécutif a été mobilisé, le wali a visité plusieurs moyennes et petites entreprises privées, à savoir une unité de transformation de papier, la Sarl Rayane, de fabrication de cahiers scolaires allant de 32 pages au grand registre. Il s'est ensuite rendu à l'unité de production de pâtes alimentaires Midou, ainsi qu'à l'entreprise algéro-tunisienne, spécialisée dans la fabrication de sacs tissés et de peinture (OGI). D'où l'ensemble des opérateurs économiques ont saisi l'opportunité de la visite du wali et de ses proches collaborateurs pour exposer les différents problèmes qu'ils affrontent au quotidien de leurs activités en l'absence de viabilisation des lieux, et en particulier l'absence de routes à l'intérieur des zones d'activités, l'insécurité, l'absence du réseau d'AEP et surtout d'éclairage public. Ce constat qui a fait l'objet de plusieurs écrits dans nos précédentes éditions, n'est autre qu'un lamentable état des lieux desdites ZAC, Berrahal, El Bouni, Oued El Aneb et Sidi Salem. En attendant une réelle prise en charge des différents problèmes, et en espérant que les instructions du wali soient exécutées, la léthargie perdure et l'efficienne de ces zones reste insignifiante.