Des citoyens, des jeunes en majorité, dont le nombre avoisinait les trois cents personnes, ont barré ce week-end la route reliant Bordj El Kiffan à Aïn Taya, à hauteur du lieudit «Bateau cassé», plus exactement à l'entrée de cette cité. Frôlant l'émeute, cet attroupement est justifié, selon nos sources, par l'exigence des habitants du bitumage du tronçon menant à leur quartier. Une revendication qu'avait déjà brandie la population de cette localité, mais qui est restée lettre morte, pour la simple raison que le maire de Bordj El Kiffan n'avait apparemment pas jugé utile de répondre positivement à la demande des citoyens. Et pour cause, la colère des habitants de Bateau cassé a été ravivée par le fait qu'un autre tronçon mitoyen à leur quartier a été bitumé. Le silence des autorités locales a ajouté à la frustration des citoyens. Cette manifestation n'a heureusement pas causé de dégâts. En fait, les citoyens exacerbés par l'impraticabilité de leur chemin, particulièrement après les dernières pluies, ont eu recours à ce moyen de revendication d'autant que les écoliers sont les premiers pénalisés par l'état d'abandon de cette chaussée. Le pied de grue aura duré près de huit heures, prenant effet de 10 heures du matin pour ne prendre fin qu'en fin d'après-midi, vers seize heures. Il a fallu la présence discrète de la Gendarmerie nationale pour prévenir tout dérapage. Relevant de la circonscription municipale de Bordj El Kiffan (ex-Fort de l'Eau), cette région n'en est pas à sa première expression violente. C'est symptomatique d'une gestion locale plus qu'approximative. Il en est pour s'en convaincre que de rappeler le même procédé enregistré l'été dernier au niveau de la Raseauta, autre quartier longeant la même route. La cause néanmoins de cet incident se rapportait par contre aux chalets qui abritent les sinistrés du séisme de 2003. La commune de Bordj El Kiffan est décidément victime d'une APC loin d'être un modèle de gestion. La voirie urbaine de Bordj El Kiffan, faut-il le rappeler, n'est pas tributaire du schéma directeur. De fait, toute la gestion des chemins communaux relève des APC et non du département des travaux publics. Il est annoncé la mise en place d'une cagnotte finances-collectivités locales et travaux publics pour pallier, un tant soit peu, la désintégration de tous ces chemins oubliés de nos villes. En attendant, seule la coopération et la vie en bonne intelligence entre citoyens et pouvoirs locaux pourraient mettre un peu de baume à un quotidien parfois difficile. Ce n'est pas évident.