L'événement qui a secoué la quiétude des villageois de Fettala, continue à alimenter la chronique locale mettant au second plan l'autre événement électoral. Hier, un groupe de citoyens du village le plus concerné par les faits nous ont contactés pour donner la version qu'ils jugent «plus proche de la réalité». Pour les citoyens, dont trois étaient présents au moment des faits, tout a commencé lorsque, aux environs d'une heure du matin dans la nuit de jeudi à vendredi, les éléments de la vigilance, mis en place depuis deux mois à la suite de la recrudescence des actes de vol et racket au village, interceptent une jeune fille qui, selon leurs dires venait du village voisin Taourirt Amrouche où elle était séquestrée, c'est du moins ce qu'elle avait annoncé aux vigiles qui, après concertation, la reconduisirent vers le lieu de sa fuite pour confirmer ses déclarations enregistrées. Dans la foulée de ces déclarations, la jeune fille, décrite comme une terroriste, remet aux citoyens du village un numéro de portable qu'ils décident de contacter. La personne au bout du fil accepte de récupérer la fille en exigeant qu'elle soit accompagnée par une seule personne à la sortie du village. Les vigiles acceptent à condition que lui aussi vienne tout seul. Quelques heures après, une voiture à bord de laquelle il y a trois personnes arrive au village. Le non-respect des engagements poussera les vigiles à stopper la voiture dont les occupants tentent de fuir usant de tirs de sommation puis d'autres en direction des éléments de la vigilance. Ils (les malfaiteurs) réussiront à prendre la fuite sans récupérer la fille. Le village se mobilise instantanément pour décider de conduire la fille à la gendarmerie d'Adekar dont dépend territorialement la commune de Tifra. Devant la brigade, les habitants de Fettala ont observé un sit-in. Hier, la consternation est encore de mise. On s'interroge pourquoi «les services de sécurité n'ont pas répondu à tous appels de détresse». Dans la foulée on nous apprend que le deuxième malfaiteur appréhendé le samedi matin a été remis en liberté le même jour. La mobilisation est plus que jamais de mise dans ce village meurtri à l'instar de beaucoup de contrées en Kabylie où, il faut le dire, il y a jonction entre le banditisme et le terrorisme. Des actions pour exiger de s'armer et pour récupérer les fusils de chasse ne sont pas à écarter dans les prochains jours. Il faut croire que la recrudescence des vols en région montagneuse a été encouragée par l'impunité totale. Sur les centaines de plaintes déposées par les victimes, très peu aboutissent à des résultats probants.