L'image d'un Omar Kezzal s'en allant en 2001 est toujours vivace. L'assemblée générale ordinaire de la FAF s'est donc déroulée d'une manière tout à fait... ordinaire, n'était l'altercation verbale qui a eu lieu, immédiatement après le vote en faveur du bilan moral de l'équipe dirigeante, entre Mohamed Raouraoua et Mouldi Aïssaoui, l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, membre de droit de cette AG en sa qualité d'ancien président de la FAF. Il y a eu également le brouhaha causé par le président de l'USM Alger, Saïd Allik qui a demandé à intervenir sur un problème concernant son club et qui ne l'a fait qu'en fin de séance. Il faut dire que le responsable du club des Rouge et Noir était dans les normes puisque ayant adressé un courrier au secrétariat général de la FAF quelques jours avant l'assemblée, courrier dans lequel il demandait à intervenir à la tribune. L'ordre du jour de l'AG ne prévoyait pas qu'il y ait débat, mais on ne pouvait refuser au président de l'USMA, en tant que membre de cette AG, de s'exprimer puisqu'il en avait fait la demande suffisamment à l'avance. Toujours est-il que cette assemblée générale a conforté Mohamed Raouraoua au point de l'inciter à revoir sa décision de ne pas briguer un autre mandat. Jusqu'à aujourd'hui, on ne peut affirmer avec certitude qu'il sera bien candidat à sa propre succession, mais on peut croire que les chances de le voir se présenter sont plus grandes que celles de le voir se retirer. Le moment le plus important au cours de l'assemblée générale de dimanche a, sans nul doute, été l'intervention du représentant de la ligue de wilaya de Mostaganem qui a parlé au nom de tous ses collègues des autres ligues du pays. M.Hamdane Hamdani a, dans son allocution, parlé de «pressions» que lui et ses collègues auraient subies et qu'ils veulent «comme tout Algérien, revendiquer le droit de choisir librement nos représentants dans les instances sportives». C'était là une première car, à chaque fois que se présentait une échéance électorale de cette fédération, on assistait à un remue-ménage pour déstabiliser le bureau fédéral et son président et les inciter à quitter la scène. L'image d'un Omar Kezzal, dont nul ne niera les compétences et ce qu'il a apporté au football algérien, s'en allant en 2001 à cause d'une assemblée générale en furie et conditionnée pour cela, est toujours vivace. Il faut, donc, saluer comme il se doit ce qui s'est passé dimanche à la salle de conférences de l'hôtel Riadh car, pour la première fois depuis une éternité, un bureau fédéral de la FAF est arrivé au bout de son mandat et a obtenu le quitus de son assemblée générale. Et le premier responsable de cette fédération ne s'y est pas trompé en insistant sur «les parcelles de démocratie conquises par cette assemblée générale, des parcelles que je vous demande de préserver». Dimanche, nous avons donc assisté à une première même si nul ne contestera le fait que les pouvoirs publics ont des droits à faire valoir, notamment en matière de contrôle. La loi et la réglementation leur donnent les moyens nécessaires d'assurer une telle mission avec l'inspection du MJ, celle des finances et la Cour des comptes. L'Etat donne de l'argent, il est normal qu'il en contrôle l'utilisation. Mais on retiendra que Mohamed Raouraoua s'est dit capable de mener le football algérien à ne plus avoir recours à l'argent public pour son financement.