Les modalités d'indemnisation ne semblent pas être à la hauteur des espérances de l'ensemble des commerçants. Les rumeurs d'une marche de cette corporation se font de plus en plus persistantes. Les indemnisations des commerçants victimes des inondations du 10 novembre dernier ont commencé, depuis quarante huit heures, a confirmé hier le bureau exécutif de la wilaya d'Alger de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa). Une manière de calmer les esprits après plus de deux mois et demi d'attente et de colère.«Les rumeurs de marche ne sauraient engager la responsabilité de l'Ugcaa qui recommande à ses adhérents d'être vigilants face à de telles manipulations», a tenu à avertir la même source. Il s'agit de désamorcer les prémices d'une explosion sociale ou du moins s'en laver les mains. L'organe représentant des artisans et des commerçants précise, par ailleurs, que «les informations relatives aux modalités pratiques de cette indemnisation seront portées à la connaissance des intéressés dans les plus brefs délais». Les quelque 1.000 commerçants sinistrés de Bab El-Oued avaient déjà exprimé leur ras-le-bol et leur mécontentement au vu des lenteurs enregistrées dans la réalisation des promesses d'indemnisation émises par les pouvoirs publics. Mais il n'en demeure pas moins que les appréhensions des commerçants, quant à l'application des procédures de dédommagements, sont justifiées. La complexité de ce mécanisme d'indemnisation et le temps requis pour pouvoir identifier et remettre les aides en mains propres aux bénéficiaires ont été soulignés. La mécanique est en place et chaque jour quelque 25 dossiers sont traités. En une vingtaine de jours, cela fait presque 500 commerces. C'est approximativement 50% de l'ensemble des commerçants concernés dont le nombre avoisine 1.000 seulement pour le secteur sinistré de Bab El-Oued. En outre, le sort de la centaine de chauffeurs de taxi et les dizaines de pêcheurs qui ont perdu leurs sources de revenus suite aux intempéries du 10 novembre 2001 constitue la grande interrogation ainsi que l'aide promise par le coordinateur de l'ONU à Alger qui devait être de l'ordre de 100.000 dollars US.