La joute électorale d'avril prochain n'a pas encore enclenché la dynamique politique à la hauteur de cet événement majeur de la part de la classe politique. La tradition politique fait qu'un rendez-vous qui a l'envergure politique de l'élection présidentielle offre une panoplie d'activités, de débats et d'animations inhérentes à l'événement politique de premier ordre. L'élection présidentielle a toujours été émaillée par des actions de grande envergure, à l'image des sondages qui s'attellent à déterminer l'échantillonnage quant aux grandes tendances de la joute et ses jokers potentiels. Cet instrument politiquo-médiatique qui est une sorte de grain de sel qui donne plus de saveur et de ton à l'élection présidentielle semble ne pas être introduit sur l'échiquier politique et électoral du pays. Cette absence laisse surgir des «vaticinateurs» se dissimulant derrière des lectures fumeuses et incongrues de la part de pseudos spécialistes des médias et de sondages sans pour autant que les critères et les normes soient requis en la matière. La communication politique est le parent pauvre de l'élection présidentielle. Les états-majors des candidats à la candidature font preuve d'incapacité de s'arrimer avec la dynamique politique. Ils sont incapables d'enclencher un processus de débat à même de donner à l'électorat une idée quant au programme du candidat concerné par l'événement. Il faut dire que la communication et le marketing politique et électoral font grand défaut. C'est ce qui atteste de la défaillance flagrante des spécialistes dans le domaine de la communication et le marketing politique. Il n'est un secret pour personne que le débat autour de l'élection présidentielle se fait une année, si ce n'est pas plus en le dotant d'artifices médiatiques et politiques sur fond de thèmes qui constituent l'enjeu majeur de la société et de l'Etat. Le débat qu est conçu comme le prélude d'une campagne électorale avant l'heure est soutenu par des choix qui donnent plus d'impact et de sens à cette joute qui concerne l'ensemble des couches et des catégories sociales de la société. La norme exige que les partis ou des personnalités devraient être dans une posture qui va leur permettre de débattre et de soulever les problématiques politiques, économiques, sociales et celles qui ont un rapport intrinsèque avec le projet de société et ses soubassements comme la question de la réforme de l'école, la séparation des pouvoirs et l'Etat de droit et autres sujets qui constituent la trame de fond des débats qui taraudent la société et les institutions politiques en général. C'est cette dynamique qui fait défaut et qui renseigne sur le manque d'imagination des spécialistes de la chose publique et aussi la pauvreté de la classe politique quant au débat responsable, porteur et déterminant de l'avenir du pays et des générations en quête d'alternatives crédibles et concrètes. L'élection présidentielle est le reflet des grands défis à relever d'une manière globale. Ce qui en découle comme approche systémique en synergie avec les multiples enjeux qui caractérisent la société et les institutions à l'image de la problématique de la corruption, la bureaucratie endémique, l'économie parallèle et la crise financière et ses conséquences néfastes sur l'économie et le volet social. Ce sont ces thèmes qui devraient constituer le véritable débat digne d'une joute qui cible la magistrature suprême du pays, à savoir l'élection présidentielle. La présidentielle d'avril prochain est dépourvue de sa sève nourricière, à savoir l'implication à la fois des protagonistes politiques, mais surtout les spécialistes des grands thèmes et des sujets d'envergure qui déterminent les grandes lignes programmatiques de la société et de l'Etat. La précampagne est un véritable test qui renseigne sur le dynamisme politique de la société et de sa classe politique sur des questions de l'heure et qui nécessitent des réponses et des clarifications de par l'importance de l'enjeu, mais aussi de l'importance, voire des dangers auxquels fait face la situation du pays par rapport à la question de la sécurité nationale et les menaces qui guettent nos frontières et la paix au niveau régional et international. Il faut redonner à l'événement son étoffe et son aura d'antan, il y va de l'avenir des générations futures et de l'Etat et de la société aussi.