22.000 mégawatts d'énergie solaire seront produits d'ici 2030, une activité qui doit générer quelque 700.000 emplois, a indiqué le ministre de l'énergie, Mustapha Guitouni. La demande nationale en carburant sera assurée dans les trois ans qui viennent. «Avec l'avènement de 2022, l'Algérie parviendra à l'autosuffisance en cette matière par la production de 15 millions de tonnes qui correspondent à la qualité annuellement consommée par le pays», a annoncé dimanche dernier le ministre de l'énergie, lors de sa visite d'inspection du complexe de liquéfaction de gaz naturel dans la zone pétrochimique de Skikda, du groupe Sonatrach, ce qui devrait permettre à l'Algérie d'économiser deux milliards de dollars qui seront consacrés à combler son déficit dans ce domaine. La mise en oeuvre de la raffinerie de Sidi Rzine (Alger), dès le mois de mars, viendra renforcer celles de Skikda et d'Arzew, ce qui permettra à la production nationale d'atteindre les 13 millions de tonnes. Les raffineries de Hassi Messaoud et de Tiaret, dont la réalisation sera lancée incessamment, participeront à la résorption du déficit du marché national en essence. L'excédent sera exporté vers l'Afrique et l'Europe dès 2022. Le secteur de l'énergie qui porte à bout de bras l'économie nationale qui possède plusieurs cordes à son arc, n'entend pas se cantonner que dans l'exploitation de la ressource fossile. Dans le sillage du nouveau modèle de croissance économique dont veut se doter le pays pour moins dépendre de son pétrole, de ses prix qui dégringolent sans crier gare pour provoquer des crises financières qui assèchent sa trésorerie, le secteur de l'énergie met le paquet sur le solaire, une ressource inépuisable que lui tend, sur un plateau d'argent, son Sahara. Où en est-on dans ce domaine qui est une mine d'or? «L'Algérie oeuvre à produire 22.000 mégawatts d'énergie solaire dès 2030», a indiqué le ministre de l'énergie, questionné par l'APS à ce sujet. Une activité qui doit générer pas moins de 700.000 emplois, ce qui n'est pas rien en ces temps difficiles où les diplômés du supérieur et ceux de la formation professionnelle représentent plus de 54% des chômeurs. L'objectif comporte cependant une carence que le ministre a tenu à dénoncer. «Il est inadmissible que l'Algérie continue d'importer les panneaux solaires», a-t-il souligné, tout en révélant que 70 entreprises nationales ont retiré, à cet effet, le cahier des charges. Ces correctifs, qui doivent être apportés pour maximaliser les probabilités de réussite de tous ces chantiers, ne doivent surtout pas faire perdre de vue la place de choix qu'occupe le pays sur l'échiquier énergétique mondial. «L'Algérie assure 10% de la production mondiale de gaz chargé enrichi en hélium se plaçant ainsi à la 3ème place, après les Etats-Unis et le Qatar, avec 163 millions normo m3 de cette matière/an», a rappelé Mustapha Guitouni qui a assuré que «l'Algérie possède de grandes potentialités d'exportation de gaz et compte quatre navires gaziers acquis dans le cadre de la politique avisée du président de la République, Abdelaziz Bouteflika». Sur un autre plan, le ministre a indiqué que des instructions fermes ont été données pour engager les travaux de réalisation de quatre stations de dessalement d'eau de mer à Zéralda, avec une capacité de 300.000 m3/jour, El Tarf (300.000 m3/jour), Béjaïa (70.000 m3/jour extensible à 100.000 m3/jour) et Guerbès (Skikda), avec une capacité de 70.000 m3/jour. Ces futures stations s'ajouteront aux 11 stations déjà opérationnelles. Le ministre a aussi procédé à l'inauguration du projet de rénovation et d'extension du centre d'enfûtage de bonbonnes de gaz butane de Naftal, proie en janvier 2016 d'un incendie. L'opération, d'un coût de 1,7 milliard de dinars, porte la capacité du centre à 17.000 bonbonnes/jour dont l'excédent doit être exporté vers la Tunisie.