Ils sont victimes de propos «haineux» véhiculés par des médias, sans qu'ils puissent apporter la moindre contradiction, a dénoncé hier le Conseil français du culte musulman. Le divorce est-il consommé entre la France et la communauté musulmane? La question se pose. Surtout que le débat autour de la religion musulmane, qui dure depuis des années, revient régulièrement quasi quotidiennement au-devant de la scène. Le terrorisme celui que lui ont imposé les groupes de Daesh, lui a tissé le lit. Et l'amalgame ne s'est pas fait prier pour s'installer au coeur d'une société française qui n'est pas restée sourde aux discours racistes et xénophobes de l'extrême droite et de certains partis de la droite classique qui ont fait leur fonds de commerce de façon un peu plus appuyée depuis qu'ils traînent leur âme en peine avec l'élection d'Emmanuel Macron à l'Elysée. Le parti, la République En Marche, du successeur de François Hollande majoritaire à l'Assemblée nationale les ayant réduits à des portions congrues. Une formation politique sortie pratiquement du néant, entre ralliés et nouvelles têtes, qui a imposé son hégémonie et qui fait face à un des mouvements les plus populaires, et contestataires de ces dernières années, les Gilets jaunes, sur lequel est venu se greffer le débat autour de la religion musulmane. La France, avec ses médias et politiques, a explosé ces derniers jours contre l'antisémitisme, suite à des propos injurieux d'un manifestant, durant la mobilisation des Gilets jaunes, contre l'académicien français de confession juive Alain Finkielkraut, à une photo de Simone Veil taguée avec une croix gammée en banlieue. «Il est temps de mettre au pas les musulmans qui sont les premiers à insulter les juifs», a écrit sur son compte twitter cette élue du parti Les Républicains (LR) qui est également directrice d'école qui prétend que l'on ne peut plus circuler dans le département du 93 (Seine Saint-Denis). Un «appel à la haine, une stigmatisation et une horrible présomption d'antisémitisme pour les musulmans» se sont indignées de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux. «Dans le climat malsain actuel que nous vivons, l'Islam et les musulmans sont pris pour cible et accusés de tous les maux. Je ne peux que déplorer le fait que certains médias donnent, en boucle, la parole à des hommes politiques dont la haine à l'égard de l'Islam et des musulmans est connue, sans inviter des responsables musulmans pour leur apporter la contradiction», a indiqué, hier, dans un communiqué le président de l'Observatoire national contre l'islamophobie, Abdallah Zekri. Cette élue, «dont certains de ses dirigeants passent leur temps sur les plateaux de TV à stigmatiser les musulmans par des déclarations de ce type, met en danger le 'vivre ensemble'' au lieu de pratiquer une politique d'apaisement», a-t-il prévenu tout en soulignant que tous les responsables musulmans, à travers la France, ont participé le 19 février à la marche pour dénoncer l'antisémitisme, le racisme et la haine de l'Autre. «Il faut préciser que la profanation des tombes juives en Alsace n'est pas l'oeuvre de musulmans, mais de nazillons de l'extrême droite et des identitaires», a tenu à préciser le président du Cfcm. Il faut souligner que plus d'une centaine d'actes antimusulmans ont été authentifiés sans susciter autant d'indignation et de réprobation. Comme ce fut le cas d'ailleurs, par le passé, pour la profanation de tombes musulmanes et de mosquées. La France confirme sa politique du deux poids, deux mesures!