Depuis plusieurs années, l'oued subit continuellement des agressions de différente nature. Le site écologique de l'Oued Sebaou, situé à la sortie nord-est de Tizi Ouzou est plus que jamais menacé. L'oued et ses principaux affluents se trouvent sérieusement menacés par une pollution qui prend des proportions alarmantes à telle enseigne que l'on risque une catastrophe écologique qui ne sera pas sans conséquences néfastes sur la santé publique. Malgré le fait qu'il constitue la plus importante nappe de la wilaya, -80% de la population de la wilaya est alimentée en eau potable à partir des nombreux forages et autres stations de pompage qui s'y trouvent ainsi que la consommation des plus grandes unités industrielles et l'irrigation de plusieurs centaines d'hectares de terres agricoles - l'oued subit continuellement des agressions de différente nature depuis plusieurs années. Le constat est alarmant malgré l'interdiction de l'extraction de tout-venant d'oued (TVO) décidée par le wali de Tizi Ouzou et la fermeture de toutes les sablières depuis plusieurs mois n'a rien apporté de nouveau. Quelques sablières fonctionnent à nouveau et l'extraction de TVO reprend de plus belle. Aujourd'hui, le site en question offre un visage à faire pâlir le plus téméraire. Tout au long de son lit, le passant a droit à un tableau des plus désolants. Il est transformé en une véritable décharge publique où sont jetés, pêle-mêle, toutes sortes d'immondices. Même les abords de la RN 72 ne sont pas épargnés. Outre les ordures ménagères, des carcasses d'animaux morts y sont jetés, dégageant une odeur nauséabonde à vous couper le souffle. Des montagnes de détritus sont visibles de loin et dénaturent totalement le véritable visage de ce site que même les oiseaux ont fui. De nombreux forages d'alimentation en eau potable situés à proximité des sites d'extraction sont constamment menacés par la pollution, l'affouillement, l'érosion et l'assèchement. La nappe est dénudée à plusieurs endroits à cause du démantèlement de la couche aquifère en plus de la déstabilisation des berges, du renversement de gabions et de pertes de terres agricoles dues à l'élargissement du lit de l'oued, notamment à proximité de Tamda. Le visage hideux du Sébaou offre aussi un autre spectacle des plus désolants causé, celui-ci par l'homme. Il s'agit de la disparition de la couche protectrice suite au rejet, en abondance, d'eaux usées sur le lit de l'oued et parfois directement à l'intérieur des cratères situés à proximité des forages, l'existence en grandes quantités d'eaux stagnantes, nauséabondes et extrêmement polluées. Paradoxalement, le site est devenu au fil des années un véritable réceptacle de rejets en tout genre. Des décharges sauvages comportant toutes sortes de détritus, des matières organiques (pneus usés, sachets, carcasses d'animaux...) et des huiles non biodégradables, poussent à un rythme effrayant à plusieurs endroits, notamment le long de la RN 72. Ces rejets proviennent essentiellement des unités industrielles, des nombreuses huileries que compte la wilaya et des villages situés en amont et des agglomérations longeant la vallée. La menace qui pèse sur le Sebaou ne cesse d'aller crescendo et personne ne semble se soucier de cette menace qui est là, pendante, telle l'épée de Damoclès. En aval du pont de Bougie, emporté par les crues en 2001, existe un rejet d'assainissement à fort débit qui donne naissance à une rigole. Des forages risquent tout simplement d'être fermés suite à cette dégradation qui ne dit pas son nom. La problématique de l'extraction anarchique, frauduleuse et effrénée de sable s'est toujours posée avec acuité depuis plus d'une vingtaine d'années. D'énormes quantités ont été extraites par les exploitants de sablières à l'aide de pelles baladeuses en creusant à certains endroits des cratères de près de vingt mètres, ce qui, conjugué à la sécheresse, a réduit considérablement l'apport en agrégats. Résultat : le volume extrait est nettement supérieur à celui déposé. D'aucuns considèrent que des mesures urgentes doivent être prises par toutes les directions concernées en mettant en place un dispositif dissuasif pour mettre fin à l'ensemble de ces agressions.