Le sommet s'est ouvert hier à Charm El Cheikh L'accent sera mis plus particulièrement aujourd'hui, au deuxième jour du sommet, sur les dossiers régionaux dont le Yémen, la Libye, la Syrie ou le processus de paix israélo-palestinien. Les dirigeants de l'Union européenne et de la Ligue arabe se sont réunis hier à Charm el-Cheikh (est de l'Egypte) pour renforcer leur coopération, avec en toile de fond une possible irruption du dossier Brexit. «Sujets régionaux, sécurité et développement sont les trois principaux sujets qui intéressent les Européens», a expliqué une source diplomatique occidentale. Au chapitre du développement économique, l'aspect commercial devrait également être abordé entre les différents leaders, étant donné notamment le volume des échanges entre les deux côtés de la Méditerranée. Dans un tweet, Preben Aamann le porte-parole de l'Union européenne, explique que l'UE «est de loin le plus important partenaire des pays de la Ligue arabe. La même chose que la Chine, les Etats-Unis et la Russie combinés». «D'autres puissances mondiales sont aussi actives dans la région», comme la Chine et la Russie par exemple, «c'est pourquoi il est important que l'Union européenne soit présente là-bas, ce sont nos voisins du Sud», avait expliqué vendredi le gouvernement allemand. Selon une source de l'UE, le premier sommet entre les deux entités est d'autant plus important que les Etats-Unis se désengagent de la région, tandis que la Russie et la Chine font des incursions, qui ne «sont pas nécessairement dans notre intérêt». «Nous ne voulons pas voir ce vide (laissé par les Etats-Unis, ndlr) absorbé par la Russie et la Chine», a ajouté une autre source avant de préciser que les Européens voient le sommet comme une chance de préserver leurs intérêts diplomatiques économiques et de sécurité. L'accent sera mis plus particulièrement aujourd'hui, au deuxième jour du sommet, sur les dossiers régionaux dont le Yémen, la Libye, la Syrie ou le processus de paix israélo-palestinien. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a accueilli dès samedi ses premiers hôtes dans la station balnéaire sur la mer Rouge, parmi eux le roi Salmane d'Arabie saoudite, le président roumain Klaus Iohannis dont le pays assume la présidence tournante de l'UE, ou encore le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. Le président du Conseil européen Donald Tusk, co-hôte du sommet, et le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul Gheit, étaient également sur place hier. Au total, près d'une quarantaine de chefs d'Etat et Premiers ministres des deux côtés de la Méditerranée doivent assister à ce premier sommet entre les deux entités, dans la cité balnéaire placée sous très haute sécurité. Hier matin, la plupart d'entre eux étaient sur place, selon une source européenne. Une première session plénière, hier, fut suivie d'un diner officiel. Parmi les rares absents côté européen figurent le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, ainsi que les dirigeants lituaniens et lettons. La France est représentée par son ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Outre la chancelière allemande Angela Merkel, une attention particulière était portée à la Britannique Theresa May, en pleine consultations avec ses partenaires européens pour tenter d'éviter une sortie du Royaume-Uni de l'UE sans accord le 29 mars. Mais les Européens, et leurs homologues des Etats arabes, souhaitent se concentrer sur la coopération arabo-européenne. Selon le secrétaire général adjoint chargé des Affaires internationales, Khaled al-Habbas, la Ligue arabe attend du sommet de Charm el-Cheikh un «nouveau départ». En outre, selon une source diplomatique occidentale, «il s'agit aussi d'une bonne opération pour l'Egypte qui montre en organisant ce sommet qu'elle revient sur le devant de la scène diplomatique». L'Egypte a connu après la révolte de 2011, qui a provoqué la chute du régime de Hosni Moubarak, une longue période d'instabilité politique et économique à laquelle elle tente de mettre fin.