L'entreprise demeure la locomotive de tout développement économique. Les problématiques de financement, de foncier industriel et surtout le rôle des PME dans le développement local ont constitué l'essentiel des travaux du séminaire algéro-espagnol sur les PME qui s'est tenu hier à l'hôtel Aurassi d'Alger. Ce séminaire, auquel ont pris part de nombreux responsables du ministère de la PME et de l'Artisanat, ainsi que des chefs d'entreprise et plusieurs responsables d'associations entreprenariales, a permis à Zaïm Bensaci, président du Conseil national consultatif pour la promotion des PME (CNC/PME), organisateur de la rencontre, outre de présenter l'organisme qu'il dirige mais aussi de relever maintes lacunes qui gangrènent et gênent grandement l'évolution de l'entreprise algérienne et de son organisation. C'est là qu'intervient justement le «savoir-faire» de l'organisme espagnol de coopération internationale «Pimec», association indépendante de 30 ans d'âge, auquel fait appel le Cirem. Par la voix de son président, Joachim Limona, l'organisme catalan Pimec de (Barcelone) se propose d'assister les entreprises algériennes à mieux démarrer dans des conditions claires et dans un souci de maintenir au maximum le principe sacro-saint de compétitivité qui distingue l'activité d'une entreprise saine et performante. Le Pimec, leader des organisations patronales catalanes, est en train d'être sollicité par le Cirem pour nouer des contacts de travail, comme la rencontre d'hier qui a concerné l'expérience espagnole dans la création de PME et leur organisation. «Les entreprises algériennes souffrent d'un manque flagrant d'organisation ce qui nuit à leur crédibilité auprès du simple citoyen», a regretté un cadre du Cirem. Il faut savoir, a-t-il dit, que l'entreprise est la locomotive du développement économique espagnol. Bien que la situation du travailleur espagnol réponde aux normes salariales européennes, il n'en demeure pas moins que les entreprises de ce pays cherchent à délocaliser leurs activités vers d'autres pays, en particulier ceux du Maghreb, où l'énergie propre est à bon marché. Le vice-président du Pimec, Ramon Vila i Solé, a confié à L'Expression que «la main-d'oeuvre spécialisée en Espagne est quand même chère et devient insuffisante pour ne pas dire inexistante et la formation spécialisée est impérative pour l'heure dans le concert des nations européennes qui connaissent, pour certaines, un relent de récession». Les interventions algériennes ont gravité autour de la problématique du financement des PME, le foncier industriel et la PME face au développement local. Pour le premier point, le système obsolète du secteur financier a été dénoncé et une analyse des prêts bancaires ainsi que leur garantie a été faite notamment en ce qui concerne la garantie des crédits qui doivent répondre impérativement à des critères de fiabilité des projets en termes de rentabilité, de croissance, de leurs performances et non à des garanties physiques car, a souligné le conférencier S. Dib, «la banque n'est pas un prêteur à gages». L'intervenant qui a traité du foncier industriel, a estimé pour sa part notamment que les promoteurs d'investissements sur les disponibilités foncières existantes devraient être informés par la création d'une base de données sur la fonction destinée à l'investissement. Seddaï Zerrouk, expert en la matière, a de son côté développé le thème de la PME face au développement local en recommandant à toutes les parties économiques prenantes de trouver un dénominateur commun qui puisse faire face au nouveau contexte de l'économie nationale caractérisée par les règles de la concurrence et de la compétitivité tout en considérant que «la PME reste le principal vecteur de croissance, de création de richesses et d'emplois».