Photo de famille des participants L'Algérie sauve l'honneur en remportant le prix Oumarou Ganda, décerné au long métrage-fiction de Yasmine Chouikh, Jusqu'à la fin des temps, qui méritait amplement mieux... Le Fespaco 2019 a dévoilé ses lauréats pour son édition placée sous le signe de la célébration de son cinquantenaire, ce 2 mars 2019. Et c'est le film d'ouverture du pays invité d'honneur, le Rwanda, à savoir, The Mercy of the jungle de Joël Karekezi, qui a remporté l'Etalon d'or de Yennenga et ce, en présence des chefs d'Etat Rock Marc Christian Kabore, président du Burkina Faso et Paul Kagame, président du Rwanda. Une fête du cinéma qui a vu, aussi, la participation musicale de l'artiste malien Cheikh Tidiane Seck, mais aussi de l'artiste algérien Djamil Ghouli. La cérémonie qui a duré près de trois heures s'est déroulée au Palais des sports de Ouaga 2000. L'Etalon d'argent est revenu au long métrage-fiction Karma de l'Egyptien Khaled Youssef, tandis que l'Etalon de bronze a été attribué à Fatwa, du réalisateur tunisien Mahmoud Ben Mahmoud. Ce film a obtenu la veille, le Prix spécial de l'Union africaine. Un signe fort dira le cinéaste tunisien Mohamed Chelouf qui arguera que ce prix est le symbole du rapprochement entre Tahar Cheriaâ et Sembene Ousmane, immortalisé par les JCC et le Fespaco. Le Prix de la meilleure interprétation masculine a récompensé Marc Zinga, dans le film rwandais Encore une fois alors que celui de la Meilleure interprétation féminine est revenu à la belle et talentueuse Samantha Mugatsia, dans le film Rafiki, Wanuri Kahui du Kenya. Le Prix du meilleur scénario a été décerné ex aequo à Regarde-moi (Look at me) du Tunisien Nejib Belkadhi, mais aussi à Keteke de Peter Sedufia du Ghana. Le Prix de la meilleure image a récompensé Mabata Bata, de Joao Luis Sol De Carvalho du Mozambique, alors que celui du meilleur son est revenu encore à l'Egypte avec le film Karma de Khaled Youssef. Le Prix de la meilleure musique a récompensé Sew the winter to my skin de Qubeka Jahmil X.T. de l'Afrique du Sud. Un seul prix Le Prix du meilleur décor a été décerné à Desrances, d'Apolline Traore du Burkina Faso qui a remporté la veille, deux Prix spéciaux, plus précisément le Prix spécial de l'Assemblée nationale dont la valeur est de sept millions de FCFA et celui de la commune de Ouagadougou qui fait trois millions de FCFA. Le Prix du meilleur montage est revenu à Mabata Bata, de Joao Luis Sol De Carvalho du Mozambique. L'Algérie s'en sort avec un seul Prix attribué au long métrage-fiction de Yasmine Chouikh, qui obtient le prix Oumarou Ganda pour Jusqu'à là fin des temps. Un film qui aurait mérité cent fois mieux. Du côté fiction court métrage, c'est le très beau film tunisien Black Mamba qui rafla sans grande surprise le Poulain d'or. Amel Guellaty de la Tunisie recevra également la veille le prix Thomas Sankara qui récompense les meilleurs films humanistes. Ce dernier est doté d'une enveloppe de 3 millions de FCFA. Le Poulain d'argent est revenu à Une place dans l'avion de Khadidiatou Sow du Sénégal, tandis que le Poulain de bronze a été attribué à Un Air de Kora de Momar Kandji du Sénégal. S'agissant du documentaire long métrage, l'Etalon d'or a récompensé Le loup d'or Baloé, de Aïcha Boro du Burkina Faso. L'Etalon d'argent a été décerné au vaporeux et audacieux documentaire Au temps où les Arabes dansaient du Marocain Jawad Rhalib du Maroc, tandis que l'Etalon de bronze est revenu à Whispering truth power de Shameela Seedat de l'Afrique du Sud. Le billet d'avion Pour ce qui en est du documentaire court métrage, le Poulain d'or a récompensé Contre toute attente de Charity Resian Nampaso/Andréa Iannetta du Kenya/ Italie, tandis que le Poulain d'argent est revenu à Zanaka-Teny Nomen'i Felix (Ainsi parlait Phélix) de Nantenaina Lova de Madagascar, alors que le Poulain de bronze est revenu à Tata Miloud de Nadja Harek (l'Algérie / France). Notons que le film marocain Indigo de Selma Bargach (Maroc) a été le récipiendaire, la veille, du Prix de la critique cinématographique africaine. Ainsi s'est achevée cette édition du Fespaco qui fêtera ses 50 ans d'existence, mais surtout d'amour acharné pour le cinéma africain et le panafricanisme. Une édition éprouvante, marquée par des hauts et des bas, une atmosphère de haute tension à cause de la question sécuritaire, mais aussi la défection de certains cinéastes qui n'ont pas reçu, à temps ou pas du tout, leur billet d'avion. Une édition qui a vu une centaine de films projetés, des centaines d'invités défiler dans les salles, dans les rues, au siège du Fespaco ou encore au fameux Taxi Brousse, le lieu de chute en soirée de nombreux festivaliers. Un événement qui prend fin avec la bonne résolution que le cinéma africain mérite encore mieux et plus...