Au rythme des slogans Le défilé des marches pacifiques visant à demander au président-candidat à la magistrature suprême, Abdelaziz Bouteflika de renoncer au 5e mandat se poursuivent et se ressemblent dans la ville de Tizi Ouzou. Après la marche nocturne d'avant-hier qui a eu lieu au chef-lieu de wilaya, hier, c'était au tour des étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de battre encore le pavé pour la énième fois. En effet, alors que rien ne présageait que la ville des Genêts allait encore vibrer une fois de plus au rythme des slogans rejetant le 5e mandat, des centaines d'étudiants ont subitement surgi au niveau du portail d'accès principal du campus de Hasnaoua, sis à la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou. Il y avait d'abord quelques dizaines d'étudiants universitaires qui se sont rassemblés sur place avec une présence non négligeable de la gent féminine. Puis, dès 11 heures, au fur et à mesure, les rangs des étudiants qui se sont rassemblés devant le campus de Hasnoua ont commencé à grossir pour atteindre plusieurs centaines (plus de 2000). A la mi-journée, le coup d'envoi de la marche a été donné et les milliers d'étudiantes et d'étudiants ont arpenté la côte qui mène vers le boulevard Lamali Ahmed (ou la route de l'hôpital comme tout le monde l'appelle communément), en scandant à l'unisson des slogans hostiles au pouvoir et revendiquant le fait que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ne se présente pas pour un 5e mandat. Aussi, sur de nombreuses banderoles, l'on pouvait également lire des mots d'ordre du même genre, transcrits aussi bien en langue amazighe, en arabe ou en français. Arrivés devant le premier portail de l'hôpital, les organisateurs de la marche ont demandé aux manifestants de suspendre leurs cris par respect aux malades qui se trouvaient à l'intérieur du centre hospitalo-universitaire Nédir Mohamed qui longe la rue Lamali-Ahmed. Une consigne qui a été respectée à la lettre par les marcheurs qui ont poursuivi leur chemin en silence jusqu'au boulevard Abane Ramdane plus connu sous le nom de grande rue. Les manifestants ont alors scandé en choeur les mêmes slogans qui résonnent dans les rues algériennes depuis un certain vendredi 22 février 2019. Les étudiants qui ont marché, hier, ont également traversé la rue Larbi Ben M'hidi jusqu'au carrefour Matoub-Lounès près de l'ancienne gare routière avant de rebrousser chemin pour battre encore le pavé en marquant des haltes au niveau de la rue Moh Saïd Ouzeffoun et au boulevard Houari Boumediene. Après quoi, les manifestants ont terminé leur périple devant le siège de la wilaya où ils se sont dispersés dans le calme. Encore une fois, il faut noter et saluer l'esprit pacifique et l'organisation impeccable qui ont caractérisé la marche des étudiants de l'université Mouloud Mammeri, hier. Aucun incident n'a été enregistré, faut-il le rappeler. De même que les étudiants ont réussi la prouesse, tout en marchant, de réguler, avec beaucoup de tact, la circulation automobile, laquelle était perturbée mais pas bloquée, pendant quelques heures.