Un mouvement largement suivi La deuxième phase qui vient d'être déclenchée, à savoir la grève générale et les appels à la désobéissance civile, ne semble pas être partagée par l'ensemble des Algériens qui voient dans cette entreprise une démarche qui s'inscrit en porte-à-faux par rapport à l'élan populaire pacifique. Le pays est entré, hier, dans une autre phase de crise politique, pour ne pas dire d'impasse aux conséquences incontrôlables. C'est la grève générale, une manière de durcir le ton de la mobilisation contre le 5e mandat et le rejet du système en place. Cette nouvelle démarche qui reste orpheline en matière de paternité, a suscité le courroux de l'ensemble des Algériens en termes d'action et mode opératoire. Il y a même ceux qui considèrent qu'il s'agit d'une action qui va à l'encontre de la dynamique populaire qui s'est déclenchée avec les trois marches nationales qui ont montré le caractère pacifique dans la manière d'adopter des initiatives en mesure de mobiliser des pans importants au sein de la société. L'appel à a la grève générale a suscité beaucoup de réserves au niveau même de ceux qui ont été favorables au maintien de l'élan populaire via des marches pacifiques comme moyen de «pression» pour sommer le pouvoir de mettre un terme au maintien de la candidature du président sortant à l'élection présidentielle du 18 avril prochain. C'est dire que le mouvement populaire est face à une situation très délicate quant à sa véracité en sa qualité de mouvement catalyseur d'une dynamique historique qui a su rassembler et unir la majorité des Algériens et des Algériennes autour d'une démarche visant le changement du régime d'une manière pacifique. La deuxième phase qui vient d'être déclenchée, à savoir la grève générale et les appels à la désobéissance civile, ne semble pas être partagée par l'ensemble des Algériens qui voient dans cette entreprise une démarche qui s'inscrit en porte-à-faux par rapport à l'élan populaire pacifique, surtout que les Algériens s'interrogent maintenant sur les tenants et les aboutissants de cette grève générale et les appels à a désobéissance civile. Un nombre important de ceux qui faisaient partie intégrante de la dynamique populaire qui rejette le 5e mandat et qui exige le changement ne veulent pas adhérer à cette démarche en laquelle ils voient une entreprise de certaines forces occultes qui veulent saborder ledit élan populaire et le dévoyer de sa perspective pacifique. D' ailleurs, cette situation qui prête à confusion, a vu certains commerces maintenir leur activité dans les quartiers populaires comme c'est le cas à El Harrach, Bachdjerrah et Baraki à titre d'exemple. Mais les plus visibles et apparents en ce qui concerne cette grève générale et les appels à la désobéissance civile, ce sont les réactions qui se multiplient sur les réseaux sociaux appelant les citoyens à ne pas répondre à cet appel de grève générale. Les appels se succèdent quant au boycott de cette grève générale sur la Toile avec des clarifications on ne peut mieux quant à l'obscure démarche qui vise selon les opposants à cette action de mettre en échec l'élan populaire pacifique et le détourner de son objectif initial, à savoir le rejet du 5e mandat et le changement pacifique du régime sans faire dans la provocation qui profitera aux ennemis dudit changement. Beaucoup d'entre ceux qui s'opposent à cette grève générale désignent du doigt les islamistes qui veulent enclencher un processus d'une situation de violence et de provocation pour faire capoter la dynamique populaire pacifique et la réduire à néant dans le but de maintenir le statu quo et favoriser le pourrissement et le climat d'impasse aux conséquences désastreuses pour le pays. Certains sont allés jusqu'à rappeler le mouvement de désobéissance civile de 1991 qui a été concocté par la main des islamistes pour plonger le pays dans une spirale de violence incommensurable. C'est l'avis de beaucoup de citoyens qui ne veulent pas voir la situation prendre une tournure sans issue claire quant à l'objectif tel qu'il est tracé par la majorité qui veut maintenir l'élan pacifique qui s'est exprimé à travers des marches nationales grandioses. La grève générale est présentée comme une démarche aux antipodes de l'aspiration politique de la majorité des Algériens et Algériennes qui veulent exprimer leur désir du changement d'une manière pacifique comme cela a été exprimé lors des trois marches historiques exigeant le changement avec un civisme extraordinaire. Dans tous les cas, la démarche de la grève générale provoquera des dissensions et des divergences quant à l'étape prochaine sur le plan de la mobilisation et de son maintien dans la perspective d'amorcer le processus de changement pacifique et de la mise en place des mécanismes d'une transition sereine et structurée.