Le message de la rue est clair... C'est dire que le mouvement populaire se voulait et il se veut toujours transpartisan, loin des mainmises et du paternalisme de certains conglomérats qui se cachent derrière de fallacieuses rhétoriques et sémantiques pour que après ils trouveront la voie bien pavée dans le but de détourner ce merveilleux élan populaire. Le «hirak» qui a vu sa première manifestation extraordinaire le 22 février passé est en train de connaître des décantations et des secrétions, qui sont l'expression d'un processus qui reflète les interférences de certains microcosmes se dissimulant derrière le label doucereux de la «société civile», mais qui représentent bel et bien une obédience idéologique propre. L'élan populaire s'est exprimé d'une manière spontanée, il a bien déterminé ses objectifs en termes de revendications essentielles, à savoir le rejet tous azimuts du cinquième mandat et le changement radical du système en place. Donc, la démarcation de la rue était claire comme de l'eau limpide. Certes, le mouvement populaire n'est pas encadré, il est le produit d'une situation qui exprime plusieurs variantes de contestations politiques, sociales et économiques. Mais la question de la structuration a été soulevée avec persistance pour donner de l'étoffe à cet élan et le maintenir dans sa perspective essentiellement pacifique et civique. Les trois marches historiques l'ont exprimé avec bravoure et génie, c'est dire que le mouvement populaire se voulait et il se veut toujours trans-partisan loin des mainmises et du paternalisme de certains conglomérats qui se cachent derrière de fallacieuses rhétoriques et sémantiques pour que après ils trouveront la voie bien pavée dans le but de détourner ce merveilleux élan et lui donner un contenu reflétant des lectures étroites et partisanes au service d'un projet, voire d'une entité idéologique dans la perspective d'imposer sa grille et sa feuille de route au détriment des pans entiers de la société qui aspirent à asseoir les jalons d'une Algérie libre, démocratique et réellement plurielle. Une Algérie qui rejette tous les intégrismes d'où qu'ils viennent. Le message de la rue est clair, il ne veut pas qu'on lui impose des oukases et des desiderata émanant d'une démarche totalitaire et censitaire qui veut s'imposer comme un paradigme ubuesque et anachronique. Les expériences politiques d'un passé récent, sont toujours vivaces et présents dans la mémoire du peuple, personne ne peut se prévaloir d'une autorité politique quelconque sur le peuple. On entend ici et là certains qui s'autoproclament, même si cela se fait d'une manière feutrée et dissimulée en présentant des têtes d'une manière sournoise et hypocrite. Alors que ces têtes sont connues, qu'elles faisaient partie intégrante du système pendant des décennies. Seulement, on veut les présenter comme étant des personnalités nationales, mais avec une connotation qui fait référence à la décennie rouge avec l'idée que ses personnalités assuraient un rôle le moins que l'on puisse dire, au service de l'obscurantisme islamiste. Cette idée qui veut que le «hirak» débouche sur une direction de la sorte, ne pourrait servir l'élan populaire qui veut transcender toutes visées paternalistes susceptibles d'orienter cet élan dans un autre processus qui n'est pas le sien. La jeunesse ne veut pas de l'ancien personnel politique désuet, voire responsable de la crise même qui a provoqué l'impasse actuelle. Des voix s'élèvent au niveau de ce «hirak» pour dire que le mouvement populaire n'a pas besoin de «zaïm» autoproclamé ni de tuteur de ce mouvement. Dans ce sens, il y a un nombre important de jeunes qui se concertent et qui échangent des initiatives pour mettre en place des comités sous forme d'auto-organisation qui puissent s'adapter selon le contenu et la nature de l'action et même du secteur d'activité. Cette démarche est en train de germer, elle est en phase de balbutiement pour doter le mouvement de structures fiables et efficaces à la hauteur des changements qui se font maintenant. Les veillétés de la récupération sont dénoncées, même dans la dynamique populaire, à travers des pancartes qui font allusion aux tentatives de détourner l'élan populaire et l'alimenter de contenu partisan ou étroit répondant à un conglomérat politique se dissimulant au sein du «hirak» pour surfer sur la vague. La vigilance est de mise.